Alors que l’OMS a classé l’aspartame comme « peut-être cancérigène », l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka aimeraient que le principe de précaution s’applique et que l’Union européenne interdise cet édulcorant. Une pétition est lancée.
En juillet 2023, l’aspartame a été classé dans la catégorie « peut être cancérogène pour l’homme » par l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), qui avançait notamment des liaisons possibles avec un certain type de cancer du foie. L’organisation ne recommandait, en revanche, aucun changement dans son usage et sa consommation. Si bien que depuis, rien n’a changé.
Cet édulcorant est toujours utilisé dans les sodas lights, certains plats préparés, chewing-gums, crèmes glacées, dans des céréales, mais aussi certains médicaments, tels que les pastilles contre la toux ou le dentifrice. Ainsi, selon les données d’Open foodfacts, au moins 1 700 références de produits du quotidien des Français contiennent de l’aspartame, dont la présence est souvent indiquée sur l’étiquette par son abréviation, E951.
« On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas »
Seulement, en France, l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka estiment que le principe de précaution devrait davantage s’appliquer à l’aspartame. D’autant que d’autres études ont mis en avant des risques cardiovasculaires ou de contracter le diabète de type 2. Aussi, dans un communiqué datant du début du mois de février, les trois organismes ont appelé les instances de l’Union européenne à « bannir pour de bon » cet édulcorant.
« En soulignant les risques possibles de cancer liés à l’aspartame, l’OMS a envoyé un signal clair concernant le risque pour notre santé. Nos décideurs européens doivent nous protéger », demandait alors Camille Dorioz, le directeur des campagnes de Food Watch France, sur BFMTV. « L’OMS et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas », abondait Philippe Bergerot, président de La Ligue contre le cancer.
240 000 signatures
Espérant une « mobilisation sans précédent » sur le sujet, Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka ont lancé une pétition pour demander l’interdiction de l’aspartame. Insistant : « Puisqu’il n’est pas prouvé aujourd’hui que l’aspartame est sûr pour la santé, il ne devrait plus être autorisé sur le marché européen ». Au 14 mars, la pétition avait recueilli un peu moins de 240 000 signatures.
À noter qu’il existe plusieurs alternatives naturelles à l’aspartame, à commencer par la stévia ou le sirop de yacon. Deux options pour avoir un goût sucré sans les calories vers lesquelles les Français se tournent naturellement de plus en plus.