Ajouter des années à la vie et de la vie aux années

  • Microplastiques : les images inquiétantes de leurs effets sur le corps humain

    Microplastiques : les images inquiétantes de leurs effets sur le corps humain

    Dans une campagne choc, une entreprise britannique de collecte de déchets commerciaux, Business Waste, a réalisé des projections de l’impact des microplastiques sur le corps. Des illustrations parlantes destinées à bousculer les consommateurs.

    Selon l’agence de la transition écologique en France, les 3/4 des sols français sont contaminés par des microplastiques, soit par des minuscules particules de déchets plastiques. Des polluants qui ont un effet dévastateur sur la planète, mais aussi sur notre corps puisque nous les consommons et les inhalons au quotidien. Certaines études suggèrent même qu’ils peuvent pénétrer directement notre peau.

    Et si les études pour montrer leurs impacts se sont multipliées ces dernières années, l’entreprise britannique de collecte de déchets commerciaux Business Waste a décidé de bousculer les consommateurs en illustration leurs effets sur le corps. À l’aide de l’intelligence artificielle, l’entreprise a effectué des « avant / après une forte exposition aux microplastiques » qui parlent d’eux-mêmes.

    « Les images que nous avons générées s’appuient sur les conclusions de [nombreuses] études et présentent des résultats alarmants », explique Mark Hall, expert en déchets plastiques chez Business Waste. Parmi les effets notables, on retrouve un vieillissement prématuré, des irritations cutanées ou encore des variations de poids inexpliquées. L’étude parle également des conséquences internes, à commencer par le déclin cognitif.

    Trois niveaux d’exposition

    Pour réaliser cette infographie, l’entreprise a défini trois niveaux d’expositions auxquels différents effets sont associés.

    • Le niveau faible correspond à l’exposition à laquelle nous sommes tous confrontés en mangeant, en buvant et simplement en vivant dans des environnements pollués ;
    • Le niveau moyen concerne les personnes consommant beaucoup d’aliments transformés, de fruits de mer et utilisant des matériaux synthétiques ;
    • Le niveau fort est lié à un environnement de travail particulier, à une mauvaise qualité de l’eau potable et à l’utilisation répétée de tissus synthétiques à la maison et dans les vêtements.

    Pour le niveau le plus faible, on retrouve de légères modifications cutanées (sécheresse, rougeurs, irritations), des modifications du microbiome intestinal (avec ballonnements, maux d’estomac et une digestion irrégulière) ou encore une fatigue légère.

    L’exposition moyenne est, elle, associée à une irritation cutanée plus importante, ainsi qu’à des signes de vieillissement prématuré (ridules et rides) dus à un stress oxydatif accru. La pollution atmosphérique entraîne une irritation des yeux (qui ont tendance à rougir) et des difficultés respiratoires mineures (toux, respiration sifflante). Enfin, les perturbations hormonales qui découlent de l’exposition aux microplastiques entraînent fluctuations de poids et troubles digestifs. On note aussi une fatigue plus persistante et un brouillard cérébral.

    La liste des effets s’allonge face à un haut niveau d’exposition : inflammation chronique de la peau, éruptions cutanées ou affections de type eczéma, signes de vieillissement prématuré plus intenses, teint bleu ou violacé sur les lèvres et/ou le bout des doigts… Sur le plan de la santé, Business Waste relève également un ralentissement des réflexes, des troubles de la mémoire et une confusion mentale. Mais aussi un risque de tremblements des mains ou des troubles de la motricité fine, des fluctuations de poids, des cycles menstruels irréguliers, un affinement ou une perte de cheveux, une décoloration de la peau, des lésions qui ne guérissent pas…

    Plusieurs gestes à adopter

    Sur son site Internet, Business Waste indique qu’elle espère que ces images « inciteront le public à s’interroger et à prendre conscience du problème dans son ensemble ». Mais concrètement, réduire son exposition aux microplastiques n’est pas évident. Quelques gestes peuvent néanmoins contribuer à nous préserver :

    • Éviter les plastiques à usage unique, surtout dans les aliments et les boissons ;
    • Éviter les aliments transformés et privilégiez les aliments biologiques et complets ;
    • Filtrer l’eau et éviter les bouteilles en plastique ;
    • Réduire l’utilisation de tissus synthétiques ;
    • Privilégier les cosmétiques à base de produits naturels et éviter les ingrédients aux terminaisons en -one ou -oxane, des abréviations comme PPG et PEG, ou des mentions de poly- et -cellulose ;
    • Réduire sa consommation de fruits de mer, ainsi que de poissons et l’utilisation de plastique en cuisine.

    Il est, en outre, important d’effectuer des bilans de santé de façon régulière pour s’assurer que le moindre problème sera pris en charge au plus vite.

  • Alzheimer : le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de démence

    Alzheimer : le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de démence

    Selon une étude parue début avril 2025, le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de développer une démence dans les 7 années suivant l’injection. Une nouvelle majeure dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.

    Bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Début avril, une équipe de scientifiques a publié une étude sur Nature, dans laquelle ils montrent que les personnes vaccinées contre le zona ont un risque réduit de 20 % de développer une démence au cours des sept années suivant l’injection.

    Les chercheurs de l’université de Stanford, en Californie, n’ont pas réussi à déterminer précisément le lien d’effets entre le vaccin et le risque de démence, mais l’université avance deux hypothèses. Soit le vaccin stimule le système immunitaire dans son ensemble. Soit il réduit spécifiquement le risque que le virus du zona (VZV) se réactive.

    Explications : chez les personnes ayant eu la varicelle, le zona est souvent dû à une réactivation du virus varicelle-zona (VZV). Resté « en sommeil » durant des années, ce dernier peut se réactiver à un moment où le système immunitaire est affaibli et donc apparaître sous la forme d’un zona. Or, plusieurs travaux ont déjà montré que ce virus peut influencer la survenue de la démence en atteignant les neurones. Le fait d’éviter qu’il se réactive protégerait ainsi du risque de démence et, de fait, de la maladie d’Alzheimer.

    Une méthodologie puissante

    Pour arriver à ce résultat, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 280 000 Gallois, qui ont profité d’une campagne de vaccination à large échelle et dont la méthodologie est jugée « puissante ». Seules les personnes de plus de 79 ans avaient, au début de leur étude, accès au vaccin contre le zona. « Nous avons ainsi pu comparer les adultes qui n’étaient pas éligibles au vaccin parce qu’ils étaient nés immédiatement avant la date limite d’éligibilité avec ceux nés immédiatement après », expliquent-ils.

    Une autre étude, parue en juillet 2024 dans la revue Nature, était parvenue au même résultat, mais sa cohorte avait été jugée pas assez fiable.

    Un vaccin élargi ?

    En France, le vaccin Shingrix, est recommandé par la Haute Autorité de santé pour les personnes de plus de 65 ans et celles de 18 ans ayant un risque accru de zona. Pour ces personnes, le vaccin est remboursé à 65 % par l’Assurance Maladie. Mais déjà, les auteurs de l’étude appellent à une plus large couverture vaccinale afin que tout le monde puisse bénéficier de ses effets protecteurs sur nos neurones. En attendant, il est important de prendre soin de sa santé et d’effectuer des bilans de santé réguliers pour déceler le moindre problème au plus tôt.

    À noter cependant que leur étude a été réalisée avec les données du vaccin Zostavax, qui n’est plus commercialisé depuis.

  • Foie, colon, thyroïde, sein, prostate… L’inquiétante hausse des cancers chez les jeunes adultes

    Foie, colon, thyroïde, sein, prostate… L’inquiétante hausse des cancers chez les jeunes adultes

    Face à la très forte hausse des cancers chez les adultes de 14 à 49 ans, les scientifiques se mobilisent pour déceler les facteurs de risque majeurs et tenter d’inverser la courbe.

    Foie, côlon, sein, thyroïde… Les recherches concernant la hausse des cancers chez les jeunes adultes (moins de 50 ans) ne cessent de confirmer ce constat alarmant.

    Une étude parue en septembre 2023 dans BMJ Oncology avançait déjà le chiffre de +79 % entre 1990 et 2019. On estime désormais qu’environ 80 000 jeunes de 20 à 39 ans reçoivent un diagnostic de cancer chaque année aux États-Unis. Et en 2019, un peu plus d’un million de personnes de moins de 50 ans sont mortes d’un cancer (soit + 28 % par rapport à 1990).

    D’autres scientifiques ont depuis précisé que cette hausse était surtout vraie pour les cancers digestifs (colon, œsophage, foie…), ainsi que de la thyroïde, du sein, du rein, du nasopharynx et de la prostate. Et début janvier, une nouvelle étude parue dans le BMJ ajoutait que les femmes étaient plus particulièrement touchées par cette hausse.

    Des facteurs de risques multiples

    Plus inquiétant encore : le nombre de cas de cancers chez les moins de 50 ans devrait encore augmenter de 31 % d’ici à 2030, principalement chez les personnes âgées de 40 à 49 ans. Il y a donc urgence à endiguer ce phénomène.

    Pour ce faire, les chercheurs tentent d’expliquer pourquoi les cancers ont autant augmenté chez les jeunes adultes. L’une des premières raisons est démographique, mais les scientifiques s’accordent à dire que plusieurs autres facteurs favorisent l’apparition du cancer chez les 14-49 ans, à commencer par : une mauvaise alimentation, le tabagisme, la sédentarité et l’alcool.

    Parmi les autres causes possibles de cette hausse, le professeur Fabrice Barlesi, directeur général de l’institut Gustave Roussy contre le cancer, a listé à BFMTV : « une exposition plus précoce à certains facteurs de risques comme la nourriture ultratransformée et de façon générale, un trouble du métabolisme et de l’inflammation chronique ». « Le rôle des microplastiques mérite d’être posé, c’est une hypothèse », a-t-il ajouté.

    L’importance de la prévention

    De nombreuses études ont été lancées partout à travers le globe pour tenter de comprendre les causes de cette hausse et tenter d’inverser la courbe. C’est notamment l’objectif de l’institut Gustave Roussy contre le cancer. Mais déjà, à titre individuel, il est essentiel de prendre soin de son corps et de réaliser des bilans de santé réguliers pour s’assurer que le moindre problème sera pris en charge au plus vite.

  • L’aspartame potentiellement cancérigène : une pétition demande son interdiction

    L’aspartame potentiellement cancérigène : une pétition demande son interdiction

    Alors que l’OMS a classé l’aspartame comme « peut-être cancérigène », l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka aimeraient que le principe de précaution s’applique et que l’Union européenne interdise cet édulcorant. Une pétition est lancée.

    En juillet 2023, l’aspartame a été classé dans la catégorie « peut être cancérogène pour l’homme » par l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), qui avançait notamment des liaisons possibles avec un certain type de cancer du foie. L’organisation ne recommandait, en revanche, aucun changement dans son usage et sa consommation. Si bien que depuis, rien n’a changé.

    Cet édulcorant est toujours utilisé dans les sodas lights, certains plats préparés, chewing-gums, crèmes glacées, dans des céréales, mais aussi certains médicaments, tels que les pastilles contre la toux ou le dentifrice. Ainsi, selon les données d’Open foodfacts, au moins 1 700 références de produits du quotidien des Français contiennent de l’aspartame, dont la présence est souvent indiquée sur l’étiquette par son abréviation, E951.

    « On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas »

    Seulement, en France, l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka estiment que le principe de précaution devrait davantage s’appliquer à l’aspartame. D’autant que d’autres études ont mis en avant des risques cardiovasculaires ou de contracter le diabète de type 2. Aussi, dans un communiqué datant du début du mois de février, les trois organismes ont appelé les instances de l’Union européenne à « bannir pour de bon » cet édulcorant.

    « En soulignant les risques possibles de cancer liés à l’aspartame, l’OMS a envoyé un signal clair concernant le risque pour notre santé. Nos décideurs européens doivent nous protéger », demandait alors Camille Dorioz, le directeur des campagnes de Food Watch France, sur BFMTV. « L’OMS et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas », abondait Philippe Bergerot, président de La Ligue contre le cancer.

    240 000 signatures

    Espérant une « mobilisation sans précédent » sur le sujet, Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka ont lancé une pétition pour demander l’interdiction de l’aspartame. Insistant : « Puisqu’il n’est pas prouvé aujourd’hui que l’aspartame est sûr pour la santé, il ne devrait plus être autorisé sur le marché européen ». Au 14 mars, la pétition avait recueilli un peu moins de 240 000 signatures.

    À noter qu’il existe plusieurs alternatives naturelles à l’aspartame, à commencer par la stévia ou le sirop de yacon. Deux options pour avoir un goût sucré sans les calories vers lesquelles les Français se tournent naturellement de plus en plus.

  • L’Institut Gustave-Roussy veut faire toute la lumière sur l’explosion des cancers digestifs chez les jeunes

    L’Institut Gustave-Roussy veut faire toute la lumière sur l’explosion des cancers digestifs chez les jeunes

    Confronté à une hausse inquiétante des cas de cancers digestifs chez les personnes de moins de 50, voire 40 ans, l’Institut Gustave Roussy, a lancé une étude poussée pour tenter de comprendre les causes de cette flambée.

    « Nous passons à côté de quelque chose. » Côlon, pancréas, foie, estomac, anus… Depuis une trentaine d’années, le nombre de cancers digestifs ne cesse d’augmenter chez les personnes de moins de 50 ans.

    Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15.000 personnes âgées de 20 à 40 ans souffraient d’un cancer digestif en 2022. Soit une hausse de 5,4 % des cas de cancers colorectaux chez les femmes et de 4,3 % pour les cancers du pancréas et de 5,4 % pour les cas de cancers du pancréas chez les hommes. Aux États-Unis, on estime désormais que les personnes nées en 1990 ont 2,3 fois plus de risques de développer un cancer digestif que celles nées en 1960.

    Et si une étude parue dans le journal scientifique BMJ Oncology avance que ce sont les cancers de l’intestin, de l’estomac et du pancréas qui augmentent le plus, les scientifiques du monde entier ne parviennent pas encore à comprendre cette hausse. Et pour cause, les cancers digestifs chez les moins de 50 ans ne répondent que rarement aux critères habituels associés à la maladie, à savoir l’obésité, le tabagisme ou la consommation d’alcool en grande quantité.

    300 malades, 800 000 euros de budget

    Or, ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que « ce sont des cancers graves, à mauvais pronostic », a expliqué l’oncologue Alice Boilève à « Sciences & Avenir ». « On compte moins de 10 % de patients atteints du cancer du pancréas vivants cinq ans après diagnostic. » Persuadé de « passer à côté de quelque chose », l’Institut Gustave Roussy a annoncé, début février, le lancement d’une étude inédite pour tenter de comprendre cette hausse inexpliquée.

    Dans « Le Parisien », l’Institut Gustave Roussy a expliqué que ce programme, baptisé Yoda, pour Young Onset Digestive Adenocarcinoma, avait pour objectif de mieux comprendre pourquoi les cancers du système digestif progressent autant chez les moins de 50 ans. Aucun facteur ne sera laissé de côté : pollution, facteurs environnementaux (et polluants éternels) ou encore changements génétiques seront ainsi scrutés à la loupe.

    Un budget de 800 000 euros a déjà été débloqué pour ce programme, qui va s’appuyer sur les données de 300 personnes de moins de 50 ans atteintes de différents cancers du système digestif. Des échantillons de cheveux, de sang, de graisse et des questionnaires sur leur mode de vie et leur exposition à différents produits sont notamment prévus. Objectif : obtenir des premières réponses d’ici à 3 ans.

    D’autres études à travers le monde

    Ces résultats pourront alors être croisés avec ceux des autres études lancées dans le monde entier. « Le Parisien » cite, par exemple, une étude américaine qui se concentre sur un possible lien avec la consommation répétée d’antibiotiques et l’exposition massive aux écrans, qui pourrait perturber les horloges internes et altérer le système immunitaire. Toutes ces études seront autant de pistes de réflexions. En attendant, il est essentiel de rappeler l’importance de la prévention et d’un suivi médical régulier pour déceler les moindres symptômes le plus tôt possible.

    En cas de symptôme gastro intestinal persistant, il faut absolument consulter et insister auprès du médecin traitant pour avoir les bons examens de dépistage. Les cancers à des âges peu élevés sont encore rares et des médecins peuvent passer à côté.

    Après 50 ans, un check-up complet tous les trois ans est impératif.

  • Comment fonctionne la relation entre alcool et risque accru de développer un cancer

    Comment fonctionne la relation entre alcool et risque accru de développer un cancer

    L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée dans le monde : 44 % des personnes de plus de 15 ans déclaraient en consommer en 2019. Mais l’alcool a aussi été attribué à 4,1 % des nouveaux cas de cancer dans le monde en 2020. En France, elle est, après le tabagisme, la deuxième cause évitable de mortalité par cancer. 

    Cancer du sein, cancer du foie, cancer colorectal… Une nouvelle étude du Directeur général de la santé des États-Unis s’est penchée sur les liens entre la consommation d’alcool et les risques de développer un cancer et les résultats sont sans appel. La consommation d’alcool est liée à au moins sept types de cancer (cancers du sein, colorectal, du foie, de l’œsophage, de la bouche, de la gorge et du larynx) et même en petite quantité (à savoir dès un verre par jour), l’alcool augmente le risque de développer un cancer.

    Dans cette nouvelle étude, relayée par le site Mercola, les chercheurs expliquent qu’en arrivant dans le foie, l’alcool (ou plus précisément l’éthanol) se transforme en acétaldéhyde. Un composé toxique qui « endommage directement l’ADN et favorise le développement de tumeurs », augmentant ainsi le risque de cancer.

    Les scientifiques expliquent également que la consommation d’alcool entraîne une augmentation de l’inflammation. Ainsi que des changements hormonaux, notamment une augmentation des taux d’œstrogènes, qui aggravent le risque de cancers hormonaux, à commencer par le cancer du sein. Ainsi, la consommation d’un verre d’alcool par jour augmente de 10 % le risque de cancer du sein chez les femmes.

    Les effets réels de l’abstinence

    Les experts pointent, en outre, le fait que tous les alcools sont concernés par ces risques et qu’il existe des effets indirects liés à leur consommation. Par exemple, l’alcool agit comme « un solvant », c’est-à-dire qu’il va faciliter la pénétration d’autres agents cancérigènes, comme ceux présents dans la fumée de tabac. Les risques sont donc doubles.

    La bonne nouvelle, c’est que, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, l’arrêt de la consommation d’alcool va de pair avec une diminution du risque de développer un cancer. Ainsi, après 20 ans d’abstinence, les risques de cancers de la bouche ou de l’œsophage sont réduits de 55 %. Chez les gros buveurs, les bénéfices sont encore plus marqués, avec une baisse du risque de cancer de l’œsophage pouvant atteindre 70 %.

    En parallèle, n’oubliez pas de faire vos dépistages pris en charge par la Sécurité sociale ainsi qu’un check-up complet pour vous assurer d’un bon suivi médical et d’une prise en charge précoce en cas de problème.

  • Ménopause : le rôle en débat de la testostérone chez la femme

    Ménopause : le rôle en débat de la testostérone chez la femme

    Selon plusieurs études américaines récentes, la baisse de la testostérone chez la femme au moment de la ménopause pourrait être responsable de la baisse de libido vécue par nombre d’entre elles à cette période de leur vie.

    Dans l’esprit du grand public, la testostérone est associée exclusivement aux hommes et à leur masculinité. Pourtant, cette hormone est également présente dans le corps des femmes, simplement en quantité dix fois moins importante. De plus en plus d’études s’intéressent désormais à cette présence, dont le rôle ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.

    Les dernières études, relayées par la Dr Mary Claire Haver Sur le site de Katie Couric, une journaliste américaine, affirment que la testostérone est « tout aussi importante pour la santé et la vitalité que l’œstrogène » pour la femme. Cette hormone aurait notamment un rôle essentiel dans le soutien des systèmes cardiovasculaire, musculaire, squelettique et reproducteur. Elle aurait surtout pour effet de réguler notre libido.

    De fait, certains scientifiques estiment que la baisse de libido observée par un grand nombre de femmes au moment de la ménopause (40 % aux États-Unis) serait liée à la baisse de testostérone dans l’organisme à cette période de la vie. Pour y remédier, certains médecins conseillent dès lors à leurs patientes de prendre un traitement à base de testostérone pour « rétablir les niveaux à la plage physiologique normale et améliorer le désir sexuel, sans pousser le corps vers un profil hormonal « masculin » ».

    En dehors de toute prescription médicale

    Ces supplémentations se font néanmoins en dehors de toute prescription médicale, car, comme nous l’indiquions au début de cet article, le rôle joué par la testostérone chez la femme est encore sujet à débat. « Rien n’est vraiment certain », tranche ainsi le Pr Jacques Young, endocrinologue, dans « Santé Magazine ». « Ce rôle sexuel physiologique chez la femme est largement débattu par la communauté scientifique. »

    Si le sujet vous intéresse, il est recommandé de vous rapprocher de votre médecin généraliste ou de votre gynécologue pour avoir un avis correspondant à votre situation personnelle.

    En 2021, une étude parue dans le « Journal of sex research » avait fait grand bruit aux États-Unis et en France. La chercheuse londonienne Wendy Macdowall et ses équipes y étudiaient le lien entre les taux de testostérone et l’activité sexuelle générale des femmes.

  • Vaccin anti-papillomavirus (HPV) : son efficacité largement démontrée par les études scientifiques

    Vaccin anti-papillomavirus (HPV) : son efficacité largement démontrée par les études scientifiques

    Recommandée depuis 2007 chez les filles de 11 à 14 ans et préconisée chez les garçons depuis 2019, la vaccination anti-papillomavirus (HPV) serait « extrêmement efficace », selon une méta-analyse récente.

    99 %. Selon une méta-analyse publiée dans l’International Journal of Infectious Disease en février 2025, le vaccin contre les papillomavirus (HPV) permettrait d’éviter « plus de 99 % de risque de survenue d’infections chroniques par les HPV 16 et 18 ». Or, selon le Pr Xavier Carcopino, chef du service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord, AP-HM, de Marseille, cité dans la revue Egora, « ces infections sont le principal facteur de risque des cancers du col de l’utérus et des cancers HPV induits ». Il s’agit donc, selon lui, de « résultats spectaculaires ».

    Une autre étude, réalisée au Danemark et publiée en 2020, allait déjà dans ce sens en affirmant qu’effectuée avant 14 ans, la vaccination permettrait d’éviter près de 90 % des cancers du col de l’utérus (et particulièrement ceux causés par les HPV de type 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58, en cause dans 90 % des cas). Après 17 ans, ce taux serait toujours de 50 %. Un bénéfice non négligeable puisque le cancer du col de l’utérus reste aujourd’hui le 12e cancer féminin le plus fréquent, avec un peu moins de 3 000 nouveaux cas par an, selon le site de l’Assurance maladie.

    Autre bonne nouvelle : la vaccination effectuée de façon précoce (entre 11 et 14 ans) permettrait d’éviter « quasiment 100 % des lésions précancéreuses » du col de l’utérus, et ce, alors que 30 000 femmes sont concernées par cette pathologie gynécologique chaque année.

    Vaccin anti-HPV : quelles recommandations ?

    Vous l’aurez compris, l’idéal est d’effectuer le vaccin contre les papillomavirus (HPV) entre 11 et 14 ans chez les filles, mais aussi chez les garçons, car les HPV sont non seulement à l’origine du cancer du col de l’utérus, mais aussi de certains cancers de la vulve, du vagin et de l’anus. Le vaccin serait d’ailleurs efficace à 80 % contre les cancers de l’anus. Deux doses sont nécessaires. Un rattrapage est aujourd’hui possible gratuitement jusqu’à 19 ans pour les femmes et 26 ans pour les hommes ayant des relations avec des hommes. Il est, en outre, nécessaire chez les femmes de 25 à 65 ans d’effectuer des frottis de dépistage réguliers, et ce, même si elles ont été vaccinées. De façon plus générale, il est important de réaliser des check-up santé de manière régulière pour déceler d’éventuelles maladies le plus tôt possible.

    Selon les dernières données de Santé publique France, 55 % des filles de 15 ans ont reçu au moins une dose du vaccin contre les HPV et 26 % des garçons de 15 ans. Des chiffres encourageants, mais qui doivent encore progresser, pour atteindre l’objectif de vaccination fixé par l’OMS (90 % des filles).

    Sources :

    • Effects of different-valent vaccines against human papillomavirus (HPV) to prevent persistent HPV16/18 infections and CIN2+ in women: a systematic review and network meta-analysisWu, Haiyue et al.International Journal of Infectious Diseases, Volume 151, 107363
    • HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer, The New England Journal of medicine, Nov. 2020, DOI: 10.1056/NEJMoa1917338

  • Pesticides et cancer du pancréas : des liens dangereux

    Pesticides et cancer du pancréas : des liens dangereux

    Des chercheurs français ont établi une corrélation entre l’usage intensif de pesticides dans certaines régions et une hausse inquiétante de cas de cancer du pancréas. Des chiffres qui devraient encourager de nouvelles recherches dans ce domaine.

    La France est le quatrième pays au monde le plus touché par le cancer du pancréas et le nombre de cas détectés chaque année progresse de façon inquiétante (environ 3 % par an). Une augmentation telle qu’il pourrait être le deuxième cancer le plus fréquent dans l’hexagone d’ici à 2030. Une situation qui pousse les scientifiques à rechercher du côté des causes possibles de l’incidence du cancer du pancréas – au-delà l’obésité, le diabète et le tabagisme.

    Dans une étude publiée par l’European Journal of Epidemiology, une équipe de chercheurs français s’est intéressée à la répartition géographique du risque de contracter le cancer du pancréas et à l’utilisation locale des pesticides, révélant l’existence d’une véritable corrélation entre les deux, rapporte « Le Monde ». Et ce, alors que les pesticides sont déjà mis en cause dans de nombreuses études, notamment pour leur effet sur l’incidence de la maladie de Parkinson, du cancer de la prostate ou de leucémies infantiles.

    Une augmentation « faible »

    Le gastro-entérologue et épidémiologiste Mathias Brugel, co-auteur de l’étude, a expliqué avoir d’abord découvert que la distribution géographique du risque de développer un cancer du pancréas est « inégale » sur le territoire métropolitain. Certaines régions seraient plus particulièrement touchées, comme le bassin parisien, la Bourgogne, le centre de la France et l’arc méditerranéen.

    Or, « le croisement de ces données avec les usages locaux de pesticides indique une association statistiquement significative entre la quantité de substances appliquées par unité de surface et le risque de contracter un cancer du pancréas ». Un effet qui serait « faible, mais statistiquement robuste », selon les auteurs de l’étude, qui précisent que « pour une augmentation de 2,6 kilos de pesticides utilisés à l’hectare, le risque relatif de cancer pancréatique augmente en moyenne de 1,3 % ».

    Une augmentation qui serait avant tout liée aux « quantités cumulées » de pesticides, mais que l’on pourrait associer plus particulièrement au glyphosate (un herbicide), au mancozèbe et au soufre en pulvérisation (deux fongicides). Même si d’autres études doivent encore le confirmer.

    Quid de l’alimentation ?

    Pour les auteurs de l’étude, ce chiffre devrait impulser des recherches plus poussées afin de déclarer les pesticides comme un véritable « facteur de risque » du cancer du pancréas. Pour aller plus loin, ils expliquent qu’il faudrait aussi s’intéresser à l’alimentation issue de produits traités avec des pesticides. Et à titre personnel, il est important de rappeler l’importance d’un bon suivi médical pour que toute pathologie soit prise en charge le plus tôt possible.

    Sources :

    • Données sur le cancer du pancréas du Centre international de recherche sur le cancer
    • Brugel, M., Gauthier, V., Bouché, O. et al. Pesticides et risque d’adénocarcinome pancréatique en France : une étude écologique spatiotemporelle nationale entre 2011 et 2021. Eur J Epidemiol 39 , 1241–1250 (2024). https://doi.org/10.1007/s10654-024-01176-8

  • Un traitement qui ralentit la progression de la maladie d’Alzheimer enfin autorisé pour certains malades

    Un traitement qui ralentit la progression de la maladie d’Alzheimer enfin autorisé pour certains malades

    Chaque année, 225 000 nouvelles personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et s’il n’existe, pour l’heure, aucun traitement permettant d’en guérir, la science progresse pour faire ralentir le déclin cognitif. Enfin un médicament en ce sens va être disponible en France pour certains malades.

    Grâce à l’avancée de la science et de la médecine sur la maladie d’Alzheimer, il existe désormais un traitement capable de ralentir le déclin cognitif – à défaut, pour l’heure, de pouvoir en guérir. Ce traitement, c’est le lecanemab, commercialisé sous le nom de Leqembi, et il vient d’être approuvé par l’Agence européenne du médicament. Ce qui signifie qu’il devrait bientôt être disponible en France pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce.

    Le lecanemab est un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine appelée « bêta-amyloïde » (Aβ), responsable des plaques formées dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Son objectif est donc de réduire ces plaques et leur accumulation pour ralentir le déclin cognitif. Selon un essai publié dans le New England Journal of Medicine en novembre 2022, administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, le traitement permet de réduire de plus de 70 % les marqueurs des plaques bêta-amyloïdes.

    Dans leur étude clinique, le laboratoire Eisai, qui développe le Leqembi en partenariat avec Biogen, avait même conclu à une réduction de 27 % du déclin cognitif chez des personnes touchées par une malade d’Alzheimer à un stade léger.

    Une prescription très controlée

    Le lecanemab présentant divers effets secondaires, dont celui d’augmenter le risque de saignement dans le cerveau, il ne sera pas accessible aux personnes présentant une seule ou aucune copie du gène ApoE4, ainsi qu’à celles sous anticoagulants. Les malades qui se le verront délivrés seront, en outre, soumis à une surveillance médicale accrue.

    Son arrivée en France reste néanmoins une très bonne nouvelle, comme l’a souligné Nicolas Villain, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, à nos confrères du « Monde ». « Certes, l’effet est modeste, et ce n’est certainement pas une solution miracle, mais c’est une première étape cruciale », a-t-il insisté. France Alzheimer se réjouit, elle, sur son site Internet, que « même si Lecanemab, ou plutôt Leqembi sous sa forme commercialisée, n’est pas un remède miracle, il peut s’agir d’un premier pas vers une stabilisation de la maladie chez des millions de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ».

    Par ailleurs, il est aujourd’hui admis que lutter contre le diabète, l’hypertension et les mécanismes inflammatoires en général retarde l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Dépistage et prévention sont donc aussi utiles pour lutter contre la maladie d’Alzheimer.