Recommandée depuis 2007 chez les filles de 11 à 14 ans et préconisée chez les garçons depuis 2019, la vaccination anti-papillomavirus (HPV) serait « extrêmement efficace », selon une méta-analyse récente.
99 %. Selon une méta-analyse publiée dans l’International Journal of Infectious Disease en février 2025, le vaccin contre les papillomavirus (HPV) permettrait d’éviter « plus de 99 % de risque de survenue d’infections chroniques par les HPV 16 et 18 ». Or, selon le Pr Xavier Carcopino, chef du service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord, AP-HM, de Marseille, cité dans la revue Egora, « ces infections sont le principal facteur de risque des cancers du col de l’utérus et des cancers HPV induits ». Il s’agit donc, selon lui, de « résultats spectaculaires ».
Une autre étude, réalisée au Danemark et publiée en 2020, allait déjà dans ce sens en affirmant qu’effectuée avant 14 ans, la vaccination permettrait d’éviter près de 90 % des cancers du col de l’utérus (et particulièrement ceux causés par les HPV de type 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58, en cause dans 90 % des cas). Après 17 ans, ce taux serait toujours de 50 %. Un bénéfice non négligeable puisque le cancer du col de l’utérus reste aujourd’hui le 12e cancer féminin le plus fréquent, avec un peu moins de 3 000 nouveaux cas par an, selon le site de l’Assurance maladie.
Autre bonne nouvelle : la vaccination effectuée de façon précoce (entre 11 et 14 ans) permettrait d’éviter « quasiment 100 % des lésions précancéreuses » du col de l’utérus, et ce, alors que 30 000 femmes sont concernées par cette pathologie gynécologique chaque année.
Vaccin anti-HPV : quelles recommandations ?
Vous l’aurez compris, l’idéal est d’effectuer le vaccin contre les papillomavirus (HPV) entre 11 et 14 ans chez les filles, mais aussi chez les garçons, car les HPV sont non seulement à l’origine du cancer du col de l’utérus, mais aussi de certains cancers de la vulve, du vagin et de l’anus. Le vaccin serait d’ailleurs efficace à 80 % contre les cancers de l’anus. Deux doses sont nécessaires. Un rattrapage est aujourd’hui possible gratuitement jusqu’à 19 ans pour les femmes et 26 ans pour les hommes ayant des relations avec des hommes. Il est, en outre, nécessaire chez les femmes de 25 à 65 ans d’effectuer des frottis de dépistage réguliers, et ce, même si elles ont été vaccinées. De façon plus générale, il est important de réaliser des check-up santé de manière régulière pour déceler d’éventuelles maladies le plus tôt possible.
Selon les dernières données de Santé publique France, 55 % des filles de 15 ans ont reçu au moins une dose du vaccin contre les HPV et 26 % des garçons de 15 ans. Des chiffres encourageants, mais qui doivent encore progresser, pour atteindre l’objectif de vaccination fixé par l’OMS (90 % des filles).
Sources :
- Effects of different-valent vaccines against human papillomavirus (HPV) to prevent persistent HPV16/18 infections and CIN2+ in women: a systematic review and network meta-analysisWu, Haiyue et al.International Journal of Infectious Diseases, Volume 151, 107363
- HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer, The New England Journal of medicine, Nov. 2020, DOI: 10.1056/NEJMoa1917338