Catégorie : Actualité

  • Obésité et diabète : une pilule aussi efficace que le Wegovy bientôt sur le marché

    Obésité et diabète : une pilule aussi efficace que le Wegovy bientôt sur le marché

    Le laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly vient de publier les résultats d’une première étude clinique de la première pilule de type GLP-1. Et les conclusions sont plus qu’encourageantes : ce traitement serait aussi efficace que les solutions injectables pour lutter contre l’obésité et le diabète de type 2.

    Confronté à l’usage détourné de l’un de ses traitements contre l’obésité, l’Ozempic, le laboratoire danois Novo Nordisk a réagi en commercialisant un médicament spécialement destiné à lutter contre l’obésité, le Wegovy. Mise sur le marché en 2021 aux États-Unis, cette formule injectable est désormais largement plébiscitée. D’autant que plusieurs études ont montré des effets positifs sur la perte de poids, réduisant ainsi le risque de crise cardiaque ou d’AVC chez les personnes obèses ou en surpoids.

    Seulement, le fait que le médicament soit sous forme injectable engendre un coût exorbitant, implique des conditions de conservation strictes et peut repousser certaines personnes. Alors, en mars l’année dernière, Novo Nordisk avait annoncé lancer des études pour créer une nouvelle formule sous forme de pilule. Mais le géant danois a été rattrapé par le groupe américain Eli Lilly – dont la majorité des usines de production sont situées en France.

    Baisse de la glycémie et perte de poids

    Le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly a développé une pilule de type GLP-1 (comme celle développée par leur concurrent) à prendre au quotidien. L’Américain s’appuie sur une petite molécule capable d’imiter l’hormone intestinale qui stimule la sécrétion d’insuline et procure une sensation de satiété, la GLP-1, l’orforglipron (or-for-GLIP-ron).

    Et selon les résultats du premier essai clinique du laboratoire, publiés mi-avril, l’orforglipron serait aussi efficace pour réduire la glycémie et favoriser la perte de poids chez les personnes atteintes de diabète de type 2 que les solutions injectables leaders sur le marché. Pour 65 % des 559 personnes ayant pris cette nouvelle pilule dans le cadre de cette étude, leur glycémie est ainsi revenue à la normale. Et le laboratoire a observé une perte de poids moyenne de 7,3 kg en 40 semaines (soit en 9 mois) – soit le même résultat clinique qu’avec le Wegovy, mais un peu en dessous de son principal concurrent, le Mounjaro.

    Quant aux effets secondaires, ils sont similaires à ceux des médicaments injectables contre l’obésité, à savoir diarrhée, indigestion, constipation, nausées et vomissements.

    Vers une commercialisation en fin d’année

    Fort de ces résultats, Eli Lilly a indiqué qu’il demanderait l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) plus tard cette année pour commercialiser l’orforglipron contre l’obésité et début 2026 pour le diabète. Une annonce qui a fait bondir l’action du géant américain et qui prouve, une nouvelle fois, que le marché de la lutte contre l’obésité n’a pas fini de croître. D’autant que dans les décennies à venir, plus de 700 millions de personnes seront atteintes de diabète de type 2 dans le monde et plus d’un milliard seront obèses.

    À noter que ces médicaments ne sont pas sans risques. Le laboratoire pharmaceutique Pfizer a d’ailleurs arrêté ses recherches pour développer une pilule de type GLP-1 après qu’un participant à son essai clinique à développer une « lésion hépatique potentiellement induite par le médicament ».

  • Cancer du pancréas : des résultats prometteurs pour deux futurs traitements

    Cancer du pancréas : des résultats prometteurs pour deux futurs traitements

    Pour lutter contre le cancer du pancréas (le deuxième cancer le plus mortel en France), les études se multiplient afin de développer un traitement. Aujourd’hui, deux solutions thérapeutiques semblent particulièrement sur la bonne voie.

    Le cancer du pancréas touche aujourd’hui 16 000 nouvelles personnes par an en France avec un taux de survie à seulement 13 % cinq ans après le diagnostic. Il s’agit ainsi du deuxième cancer le plus agressif, après celui du poumon. Or, il n’existe actuellement aucun traitement efficace : le cancer du pancréas est réputé pour s’adapter et résister aux différentes thérapies. Deux nouveaux traitements apportent néanmoins un peu d’espoir, comme révélé par le journal « Le Monde ».

    Il y a tout d’abord un médicament dit « prometteur », le RMC-6236 développé par la société américaine Revolution Medicines. Il s’agit d’un inhibiteur du KRAS, ce gène dont des mutations sont à l’origine de près de 95 % des cancers du pancréas. Administrée par voie orale, cette molécule va venir cibler précisément l’action délétère de la protéine KRAS mutée, et ce, quelle que soit la mutation, promet le laboratoire.

    Deux premiers essais cliniques se sont montrés concluants, avec 27 % des patients ayant « partiellement ou totalement » répondu au traitement. Un troisième essai est en cours, cette fois à l’échelle internationale, avec beaucoup d’attente le concernant.

    Un protocole basé sur l’ARN messager

    En parallèle, une équipe de chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York développe un vaccin thérapeutique à base d’ARN messager. Leur protocole a été testé dans un premier essai clinique d’un peu plus de 3 ans impliquant 16 personnes atteintes d’une tumeur du pancréas opérable.

    Ces derniers ont été opérés et des échantillons de leur tumeur envoyés au laboratoire BioNTech, qui a analysé les protéines spécifiques ou présentes en excès dans leurs cellules cancéreuses. Le laboratoire a ensuite conçu des vaccins à base d’ARN messager sur mesure, ciblant jusqu’à 20 néoantigènes propres à chaque patient.

    Après avoir reçu une dose d’immunothérapie pour renforcer leur réponse immunitaire antitumorale, les patients se sont vu injecter une dose de leur vaccin personnalisé avant d’entamer le processus de chimiothérapie classique. Résultat : trois ans plus tard, six de ces huit patients étaient toujours en rémission (alors que la médiane de survie sans progression est de 13 mois), peut-on lire dans la revue Nature. Mieux encore, les patients ont développé une immunité durable grâce à la mémoire cellulaire.

    Ce traitement s’annonce donc très prometteur. Et de nombreuses autres études sont en cours, offrant une note d’espoir dans le domaine de la recherche sur le cancer du pancréas.

  • Une nouvelle étude alerte sur les dangers du vapotage

    Une nouvelle étude alerte sur les dangers du vapotage

    Dans une étude à paraître prochainement, une équipe de chercheurs de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, alerte sur les dangers de la cigarette électronique et pointe des risques similaires au tabagisme.

    Un geste qui ne serait pas si anodin. Ces dernières années, de nombreux fumeurs ont remplacé leurs paquets de cigarettes par une vapoteuse. Une solution qui séduit également de nombreux jeunes, qui n’ont jamais touché une cigarette de leur vie, mais sont attirés par ce dispositif sans nicotine et sans goudron, présenté comme « plus sain ».

    Une étude à paraître, qui rejoint de nombreux autres travaux scientifiques, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Selon une équipe de chercheurs de l’Université de Manchester, la cigarette électronique serait, en réalité, « tout aussi nocive que le tabac » avec, sur le long terme, des effets nocifs sur le cœur, les vaisseaux sanguins et les capacités cognitives. Les scientifiques parlent même de « défaillance d’organes ».

    Et pour cause, métaux, propylène glycol, glycérine végétale, arômes chimiques… Quand on tire sur une vap, on n’ingère pas que de la vapeur d’eau : les vaps renferment leur lot de substances dangereuses, pire, elles les mélangent. Or, le Dr Maxime Boidin, l’auteur principal de cette étude, a expliqué dans le « Mirror » que les « vapoteurs » ont tendance à davantage fumer, notamment en raison des nombreuses interdictions qui encadrent aujourd’hui la consommation de tabac dans l’espace public.

    Santé cardiovasculaire, mentale…

    Dans le détail, le Dr Maxime Boidin précise que ce que son équipe de scientifiques a découvert, « c’est que les dangers pour quelqu’un qui continue à vapoter ne sont pas différents de ceux des fumeurs ». Soit une perturbation de la circulation sanguine pouvant provoquer déclin cognitif et démence. Ou encore une incapacité pour les vaisseaux sanguins à se dilater correctement et donc un risque de problèmes cardiovasculaires.

    L’étude pointe également les risques liés à la présence de nicotine dans certains mélanges : sa consommation régulière peut entraîner une dépendance et est associée à une aggravation des symptômes de la dépression ou encore à une mauvaise circulation sanguine. Sa consommation peut, en outre, nuire au développement cérébral chez les jeunes de moins de 25 ans, comme le rappelle le site de l’Inserm.

    « Ce n’est pas de la vapeur d’eau »

    Clément Mercier, ingénieur de recherche à l’École des Mines, à Saint-Étienne, a également expliqué sur RTL qu’outre le propylène glycol, dont les effets ne sont pas connus quand il est inhalé, certains arômes peuvent être dangereux. Or, ces produits viennent pénétrer très profondément dans les poumons, insiste-il.

    L’École des Mines étudie la toxicité des produits de vapotage depuis plus de 10 ans. Et s’ils ont encore besoin de temps pour apporter des résultats définitifs, ils alertent sur l’arôme de cannelle qui serait « plus nocif » que les autres, car « c’est un arôme qui peut se dégrader en se chauffant et émettre un gaz qui peut être toxique ». Ils conseillent, en outre, d’utiliser des dispositifs où l’on va « moins chauffer, qui ont une faible puissance et qui permettent de faire des petites bouffées ».

    Dans une étude présentée au congrès de la Société Respiratoire Européenne, des chercheurs britanniques avaient, en outre, démontré que les jeunes qui fumaient la cigarette électronique étaient « moins performants » physiquement que les non-fumeurs. Ils pointaient un essoufflement plus rapide, une augmentation des lactates (un marqueur de la fatigue musculaire), ainsi qu’une moins bonne contraction des vaisseaux sanguins.

    Au Canada, le ministère de la Santé pointe déjà un risque « d’endommagement des poumons » en raison de la présence de formaldéhyde et de l’acroléine, ainsi que de métaux et de contaminants, comme le nickel et le plomb, dans les formules.

    Uniquement pour l’arrêt du tabac

    En attendant, la communauté scientifique reste tout de même unanime sur le fait que la cigarette électronique est l’un des meilleurs moyens pour sortir du tabac, voire pour arrêter de fumer. « Le seul avantage du vapotage est d’aider les gens à arrêter de fumer, mais s’ils continuent à vapoter, le résultat sera le même », pointe ainsi le Dr Maxime Boidin. Ce qu’il faut aussi à tout prix éviter, c’est de tomber directement dans l’addiction du vapotage.

  • Microplastiques : les images inquiétantes de leurs effets sur le corps humain

    Microplastiques : les images inquiétantes de leurs effets sur le corps humain

    Dans une campagne choc, une entreprise britannique de collecte de déchets commerciaux, Business Waste, a réalisé des projections de l’impact des microplastiques sur le corps. Des illustrations parlantes destinées à bousculer les consommateurs.

    Selon l’agence de la transition écologique en France, les 3/4 des sols français sont contaminés par des microplastiques, soit par des minuscules particules de déchets plastiques. Des polluants qui ont un effet dévastateur sur la planète, mais aussi sur notre corps puisque nous les consommons et les inhalons au quotidien. Certaines études suggèrent même qu’ils peuvent pénétrer directement notre peau.

    Et si les études pour montrer leurs impacts se sont multipliées ces dernières années, l’entreprise britannique de collecte de déchets commerciaux Business Waste a décidé de bousculer les consommateurs en illustration leurs effets sur le corps. À l’aide de l’intelligence artificielle, l’entreprise a effectué des « avant / après une forte exposition aux microplastiques » qui parlent d’eux-mêmes.

    « Les images que nous avons générées s’appuient sur les conclusions de [nombreuses] études et présentent des résultats alarmants », explique Mark Hall, expert en déchets plastiques chez Business Waste. Parmi les effets notables, on retrouve un vieillissement prématuré, des irritations cutanées ou encore des variations de poids inexpliquées. L’étude parle également des conséquences internes, à commencer par le déclin cognitif.

    Trois niveaux d’exposition

    Pour réaliser cette infographie, l’entreprise a défini trois niveaux d’expositions auxquels différents effets sont associés.

    • Le niveau faible correspond à l’exposition à laquelle nous sommes tous confrontés en mangeant, en buvant et simplement en vivant dans des environnements pollués ;
    • Le niveau moyen concerne les personnes consommant beaucoup d’aliments transformés, de fruits de mer et utilisant des matériaux synthétiques ;
    • Le niveau fort est lié à un environnement de travail particulier, à une mauvaise qualité de l’eau potable et à l’utilisation répétée de tissus synthétiques à la maison et dans les vêtements.

    Pour le niveau le plus faible, on retrouve de légères modifications cutanées (sécheresse, rougeurs, irritations), des modifications du microbiome intestinal (avec ballonnements, maux d’estomac et une digestion irrégulière) ou encore une fatigue légère.

    L’exposition moyenne est, elle, associée à une irritation cutanée plus importante, ainsi qu’à des signes de vieillissement prématuré (ridules et rides) dus à un stress oxydatif accru. La pollution atmosphérique entraîne une irritation des yeux (qui ont tendance à rougir) et des difficultés respiratoires mineures (toux, respiration sifflante). Enfin, les perturbations hormonales qui découlent de l’exposition aux microplastiques entraînent fluctuations de poids et troubles digestifs. On note aussi une fatigue plus persistante et un brouillard cérébral.

    La liste des effets s’allonge face à un haut niveau d’exposition : inflammation chronique de la peau, éruptions cutanées ou affections de type eczéma, signes de vieillissement prématuré plus intenses, teint bleu ou violacé sur les lèvres et/ou le bout des doigts… Sur le plan de la santé, Business Waste relève également un ralentissement des réflexes, des troubles de la mémoire et une confusion mentale. Mais aussi un risque de tremblements des mains ou des troubles de la motricité fine, des fluctuations de poids, des cycles menstruels irréguliers, un affinement ou une perte de cheveux, une décoloration de la peau, des lésions qui ne guérissent pas…

    Plusieurs gestes à adopter

    Sur son site Internet, Business Waste indique qu’elle espère que ces images « inciteront le public à s’interroger et à prendre conscience du problème dans son ensemble ». Mais concrètement, réduire son exposition aux microplastiques n’est pas évident. Quelques gestes peuvent néanmoins contribuer à nous préserver :

    • Éviter les plastiques à usage unique, surtout dans les aliments et les boissons ;
    • Éviter les aliments transformés et privilégiez les aliments biologiques et complets ;
    • Filtrer l’eau et éviter les bouteilles en plastique ;
    • Réduire l’utilisation de tissus synthétiques ;
    • Privilégier les cosmétiques à base de produits naturels et éviter les ingrédients aux terminaisons en -one ou -oxane, des abréviations comme PPG et PEG, ou des mentions de poly- et -cellulose ;
    • Réduire sa consommation de fruits de mer, ainsi que de poissons et l’utilisation de plastique en cuisine.

    Il est, en outre, important d’effectuer des bilans de santé de façon régulière pour s’assurer que le moindre problème sera pris en charge au plus vite.

  • Alzheimer : le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de démence

    Alzheimer : le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de démence

    Selon une étude parue début avril 2025, le vaccin contre le zona réduirait de 20 % le risque de développer une démence dans les 7 années suivant l’injection. Une nouvelle majeure dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.

    Bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Début avril, une équipe de scientifiques a publié une étude sur Nature, dans laquelle ils montrent que les personnes vaccinées contre le zona ont un risque réduit de 20 % de développer une démence au cours des sept années suivant l’injection.

    Les chercheurs de l’université de Stanford, en Californie, n’ont pas réussi à déterminer précisément le lien d’effets entre le vaccin et le risque de démence, mais l’université avance deux hypothèses. Soit le vaccin stimule le système immunitaire dans son ensemble. Soit il réduit spécifiquement le risque que le virus du zona (VZV) se réactive.

    Explications : chez les personnes ayant eu la varicelle, le zona est souvent dû à une réactivation du virus varicelle-zona (VZV). Resté « en sommeil » durant des années, ce dernier peut se réactiver à un moment où le système immunitaire est affaibli et donc apparaître sous la forme d’un zona. Or, plusieurs travaux ont déjà montré que ce virus peut influencer la survenue de la démence en atteignant les neurones. Le fait d’éviter qu’il se réactive protégerait ainsi du risque de démence et, de fait, de la maladie d’Alzheimer.

    Une méthodologie puissante

    Pour arriver à ce résultat, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 280 000 Gallois, qui ont profité d’une campagne de vaccination à large échelle et dont la méthodologie est jugée « puissante ». Seules les personnes de plus de 79 ans avaient, au début de leur étude, accès au vaccin contre le zona. « Nous avons ainsi pu comparer les adultes qui n’étaient pas éligibles au vaccin parce qu’ils étaient nés immédiatement avant la date limite d’éligibilité avec ceux nés immédiatement après », expliquent-ils.

    Une autre étude, parue en juillet 2024 dans la revue Nature, était parvenue au même résultat, mais sa cohorte avait été jugée pas assez fiable.

    Un vaccin élargi ?

    En France, le vaccin Shingrix, est recommandé par la Haute Autorité de santé pour les personnes de plus de 65 ans et celles de 18 ans ayant un risque accru de zona. Pour ces personnes, le vaccin est remboursé à 65 % par l’Assurance Maladie. Mais déjà, les auteurs de l’étude appellent à une plus large couverture vaccinale afin que tout le monde puisse bénéficier de ses effets protecteurs sur nos neurones. En attendant, il est important de prendre soin de sa santé et d’effectuer des bilans de santé réguliers pour déceler le moindre problème au plus tôt.

    À noter cependant que leur étude a été réalisée avec les données du vaccin Zostavax, qui n’est plus commercialisé depuis.

  • Foie, colon, thyroïde, sein, prostate… L’inquiétante hausse des cancers chez les jeunes adultes

    Foie, colon, thyroïde, sein, prostate… L’inquiétante hausse des cancers chez les jeunes adultes

    Face à la très forte hausse des cancers chez les adultes de 14 à 49 ans, les scientifiques se mobilisent pour déceler les facteurs de risque majeurs et tenter d’inverser la courbe.

    Foie, côlon, sein, thyroïde… Les recherches concernant la hausse des cancers chez les jeunes adultes (moins de 50 ans) ne cessent de confirmer ce constat alarmant.

    Une étude parue en septembre 2023 dans BMJ Oncology avançait déjà le chiffre de +79 % entre 1990 et 2019. On estime désormais qu’environ 80 000 jeunes de 20 à 39 ans reçoivent un diagnostic de cancer chaque année aux États-Unis. Et en 2019, un peu plus d’un million de personnes de moins de 50 ans sont mortes d’un cancer (soit + 28 % par rapport à 1990).

    D’autres scientifiques ont depuis précisé que cette hausse était surtout vraie pour les cancers digestifs (colon, œsophage, foie…), ainsi que de la thyroïde, du sein, du rein, du nasopharynx et de la prostate. Et début janvier, une nouvelle étude parue dans le BMJ ajoutait que les femmes étaient plus particulièrement touchées par cette hausse.

    Des facteurs de risques multiples

    Plus inquiétant encore : le nombre de cas de cancers chez les moins de 50 ans devrait encore augmenter de 31 % d’ici à 2030, principalement chez les personnes âgées de 40 à 49 ans. Il y a donc urgence à endiguer ce phénomène.

    Pour ce faire, les chercheurs tentent d’expliquer pourquoi les cancers ont autant augmenté chez les jeunes adultes. L’une des premières raisons est démographique, mais les scientifiques s’accordent à dire que plusieurs autres facteurs favorisent l’apparition du cancer chez les 14-49 ans, à commencer par : une mauvaise alimentation, le tabagisme, la sédentarité et l’alcool.

    Parmi les autres causes possibles de cette hausse, le professeur Fabrice Barlesi, directeur général de l’institut Gustave Roussy contre le cancer, a listé à BFMTV : « une exposition plus précoce à certains facteurs de risques comme la nourriture ultratransformée et de façon générale, un trouble du métabolisme et de l’inflammation chronique ». « Le rôle des microplastiques mérite d’être posé, c’est une hypothèse », a-t-il ajouté.

    L’importance de la prévention

    De nombreuses études ont été lancées partout à travers le globe pour tenter de comprendre les causes de cette hausse et tenter d’inverser la courbe. C’est notamment l’objectif de l’institut Gustave Roussy contre le cancer. Mais déjà, à titre individuel, il est essentiel de prendre soin de son corps et de réaliser des bilans de santé réguliers pour s’assurer que le moindre problème sera pris en charge au plus vite.

  • L’aspartame potentiellement cancérigène : une pétition demande son interdiction

    L’aspartame potentiellement cancérigène : une pétition demande son interdiction

    Alors que l’OMS a classé l’aspartame comme « peut-être cancérigène », l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka aimeraient que le principe de précaution s’applique et que l’Union européenne interdise cet édulcorant. Une pétition est lancée.

    En juillet 2023, l’aspartame a été classé dans la catégorie « peut être cancérogène pour l’homme » par l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), qui avançait notamment des liaisons possibles avec un certain type de cancer du foie. L’organisation ne recommandait, en revanche, aucun changement dans son usage et sa consommation. Si bien que depuis, rien n’a changé.

    Cet édulcorant est toujours utilisé dans les sodas lights, certains plats préparés, chewing-gums, crèmes glacées, dans des céréales, mais aussi certains médicaments, tels que les pastilles contre la toux ou le dentifrice. Ainsi, selon les données d’Open foodfacts, au moins 1 700 références de produits du quotidien des Français contiennent de l’aspartame, dont la présence est souvent indiquée sur l’étiquette par son abréviation, E951.

    « On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas »

    Seulement, en France, l’ONG Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka estiment que le principe de précaution devrait davantage s’appliquer à l’aspartame. D’autant que d’autres études ont mis en avant des risques cardiovasculaires ou de contracter le diabète de type 2. Aussi, dans un communiqué datant du début du mois de février, les trois organismes ont appelé les instances de l’Union européenne à « bannir pour de bon » cet édulcorant.

    « En soulignant les risques possibles de cancer liés à l’aspartame, l’OMS a envoyé un signal clair concernant le risque pour notre santé. Nos décideurs européens doivent nous protéger », demandait alors Camille Dorioz, le directeur des campagnes de Food Watch France, sur BFMTV. « L’OMS et de nombreuses études scientifiques mettent en évidence ce risque. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas », abondait Philippe Bergerot, président de La Ligue contre le cancer.

    240 000 signatures

    Espérant une « mobilisation sans précédent » sur le sujet, Food Watch, la Ligue contre le cancer et Yuka ont lancé une pétition pour demander l’interdiction de l’aspartame. Insistant : « Puisqu’il n’est pas prouvé aujourd’hui que l’aspartame est sûr pour la santé, il ne devrait plus être autorisé sur le marché européen ». Au 14 mars, la pétition avait recueilli un peu moins de 240 000 signatures.

    À noter qu’il existe plusieurs alternatives naturelles à l’aspartame, à commencer par la stévia ou le sirop de yacon. Deux options pour avoir un goût sucré sans les calories vers lesquelles les Français se tournent naturellement de plus en plus.

  • L’Institut Gustave-Roussy veut faire toute la lumière sur l’explosion des cancers digestifs chez les jeunes

    L’Institut Gustave-Roussy veut faire toute la lumière sur l’explosion des cancers digestifs chez les jeunes

    Confronté à une hausse inquiétante des cas de cancers digestifs chez les personnes de moins de 50, voire 40 ans, l’Institut Gustave Roussy, a lancé une étude poussée pour tenter de comprendre les causes de cette flambée.

    « Nous passons à côté de quelque chose. » Côlon, pancréas, foie, estomac, anus… Depuis une trentaine d’années, le nombre de cancers digestifs ne cesse d’augmenter chez les personnes de moins de 50 ans.

    Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15.000 personnes âgées de 20 à 40 ans souffraient d’un cancer digestif en 2022. Soit une hausse de 5,4 % des cas de cancers colorectaux chez les femmes et de 4,3 % pour les cancers du pancréas et de 5,4 % pour les cas de cancers du pancréas chez les hommes. Aux États-Unis, on estime désormais que les personnes nées en 1990 ont 2,3 fois plus de risques de développer un cancer digestif que celles nées en 1960.

    Et si une étude parue dans le journal scientifique BMJ Oncology avance que ce sont les cancers de l’intestin, de l’estomac et du pancréas qui augmentent le plus, les scientifiques du monde entier ne parviennent pas encore à comprendre cette hausse. Et pour cause, les cancers digestifs chez les moins de 50 ans ne répondent que rarement aux critères habituels associés à la maladie, à savoir l’obésité, le tabagisme ou la consommation d’alcool en grande quantité.

    300 malades, 800 000 euros de budget

    Or, ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que « ce sont des cancers graves, à mauvais pronostic », a expliqué l’oncologue Alice Boilève à « Sciences & Avenir ». « On compte moins de 10 % de patients atteints du cancer du pancréas vivants cinq ans après diagnostic. » Persuadé de « passer à côté de quelque chose », l’Institut Gustave Roussy a annoncé, début février, le lancement d’une étude inédite pour tenter de comprendre cette hausse inexpliquée.

    Dans « Le Parisien », l’Institut Gustave Roussy a expliqué que ce programme, baptisé Yoda, pour Young Onset Digestive Adenocarcinoma, avait pour objectif de mieux comprendre pourquoi les cancers du système digestif progressent autant chez les moins de 50 ans. Aucun facteur ne sera laissé de côté : pollution, facteurs environnementaux (et polluants éternels) ou encore changements génétiques seront ainsi scrutés à la loupe.

    Un budget de 800 000 euros a déjà été débloqué pour ce programme, qui va s’appuyer sur les données de 300 personnes de moins de 50 ans atteintes de différents cancers du système digestif. Des échantillons de cheveux, de sang, de graisse et des questionnaires sur leur mode de vie et leur exposition à différents produits sont notamment prévus. Objectif : obtenir des premières réponses d’ici à 3 ans.

    D’autres études à travers le monde

    Ces résultats pourront alors être croisés avec ceux des autres études lancées dans le monde entier. « Le Parisien » cite, par exemple, une étude américaine qui se concentre sur un possible lien avec la consommation répétée d’antibiotiques et l’exposition massive aux écrans, qui pourrait perturber les horloges internes et altérer le système immunitaire. Toutes ces études seront autant de pistes de réflexions. En attendant, il est essentiel de rappeler l’importance de la prévention et d’un suivi médical régulier pour déceler les moindres symptômes le plus tôt possible.

    En cas de symptôme gastro intestinal persistant, il faut absolument consulter et insister auprès du médecin traitant pour avoir les bons examens de dépistage. Les cancers à des âges peu élevés sont encore rares et des médecins peuvent passer à côté.

    Après 50 ans, un check-up complet tous les trois ans est impératif.

  • Comment fonctionne la relation entre alcool et risque accru de développer un cancer

    Comment fonctionne la relation entre alcool et risque accru de développer un cancer

    L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée dans le monde : 44 % des personnes de plus de 15 ans déclaraient en consommer en 2019. Mais l’alcool a aussi été attribué à 4,1 % des nouveaux cas de cancer dans le monde en 2020. En France, elle est, après le tabagisme, la deuxième cause évitable de mortalité par cancer. 

    Cancer du sein, cancer du foie, cancer colorectal… Une nouvelle étude du Directeur général de la santé des États-Unis s’est penchée sur les liens entre la consommation d’alcool et les risques de développer un cancer et les résultats sont sans appel. La consommation d’alcool est liée à au moins sept types de cancer (cancers du sein, colorectal, du foie, de l’œsophage, de la bouche, de la gorge et du larynx) et même en petite quantité (à savoir dès un verre par jour), l’alcool augmente le risque de développer un cancer.

    Dans cette nouvelle étude, relayée par le site Mercola, les chercheurs expliquent qu’en arrivant dans le foie, l’alcool (ou plus précisément l’éthanol) se transforme en acétaldéhyde. Un composé toxique qui « endommage directement l’ADN et favorise le développement de tumeurs », augmentant ainsi le risque de cancer.

    Les scientifiques expliquent également que la consommation d’alcool entraîne une augmentation de l’inflammation. Ainsi que des changements hormonaux, notamment une augmentation des taux d’œstrogènes, qui aggravent le risque de cancers hormonaux, à commencer par le cancer du sein. Ainsi, la consommation d’un verre d’alcool par jour augmente de 10 % le risque de cancer du sein chez les femmes.

    Les effets réels de l’abstinence

    Les experts pointent, en outre, le fait que tous les alcools sont concernés par ces risques et qu’il existe des effets indirects liés à leur consommation. Par exemple, l’alcool agit comme « un solvant », c’est-à-dire qu’il va faciliter la pénétration d’autres agents cancérigènes, comme ceux présents dans la fumée de tabac. Les risques sont donc doubles.

    La bonne nouvelle, c’est que, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, l’arrêt de la consommation d’alcool va de pair avec une diminution du risque de développer un cancer. Ainsi, après 20 ans d’abstinence, les risques de cancers de la bouche ou de l’œsophage sont réduits de 55 %. Chez les gros buveurs, les bénéfices sont encore plus marqués, avec une baisse du risque de cancer de l’œsophage pouvant atteindre 70 %.

    En parallèle, n’oubliez pas de faire vos dépistages pris en charge par la Sécurité sociale ainsi qu’un check-up complet pour vous assurer d’un bon suivi médical et d’une prise en charge précoce en cas de problème.

  • Ménopause : le rôle en débat de la testostérone chez la femme

    Ménopause : le rôle en débat de la testostérone chez la femme

    Selon plusieurs études américaines récentes, la baisse de la testostérone chez la femme au moment de la ménopause pourrait être responsable de la baisse de libido vécue par nombre d’entre elles à cette période de leur vie.

    Dans l’esprit du grand public, la testostérone est associée exclusivement aux hommes et à leur masculinité. Pourtant, cette hormone est également présente dans le corps des femmes, simplement en quantité dix fois moins importante. De plus en plus d’études s’intéressent désormais à cette présence, dont le rôle ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.

    Les dernières études, relayées par la Dr Mary Claire Haver Sur le site de Katie Couric, une journaliste américaine, affirment que la testostérone est « tout aussi importante pour la santé et la vitalité que l’œstrogène » pour la femme. Cette hormone aurait notamment un rôle essentiel dans le soutien des systèmes cardiovasculaire, musculaire, squelettique et reproducteur. Elle aurait surtout pour effet de réguler notre libido.

    De fait, certains scientifiques estiment que la baisse de libido observée par un grand nombre de femmes au moment de la ménopause (40 % aux États-Unis) serait liée à la baisse de testostérone dans l’organisme à cette période de la vie. Pour y remédier, certains médecins conseillent dès lors à leurs patientes de prendre un traitement à base de testostérone pour « rétablir les niveaux à la plage physiologique normale et améliorer le désir sexuel, sans pousser le corps vers un profil hormonal « masculin » ».

    En dehors de toute prescription médicale

    Ces supplémentations se font néanmoins en dehors de toute prescription médicale, car, comme nous l’indiquions au début de cet article, le rôle joué par la testostérone chez la femme est encore sujet à débat. « Rien n’est vraiment certain », tranche ainsi le Pr Jacques Young, endocrinologue, dans « Santé Magazine ». « Ce rôle sexuel physiologique chez la femme est largement débattu par la communauté scientifique. »

    Si le sujet vous intéresse, il est recommandé de vous rapprocher de votre médecin généraliste ou de votre gynécologue pour avoir un avis correspondant à votre situation personnelle.

    En 2021, une étude parue dans le « Journal of sex research » avait fait grand bruit aux États-Unis et en France. La chercheuse londonienne Wendy Macdowall et ses équipes y étudiaient le lien entre les taux de testostérone et l’activité sexuelle générale des femmes.