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Un traitement utilisé contre Parkinson pourrait retarder la progression de la DMLA humide

Une équipe de chercheurs français a réussi à comprendre pourquoi les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer souffraient généralement moins de DMLA « humide ». Les L-Dopa permettent de retarder la survenue de cette maladie handicapante d’environ quatre ans.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Les études scientifiques sont, dès lors, nombreuses pour tenter de trouver un traitement à ce fléau et endiguer le phénomène. En cette rentrée, une équipe de chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université a publié des résultats très prometteurs pour lutter contre la DMLA.

Dans leur étude, publiée dans The Journal of Clinical Investigation, ces scientifiques ont démontré l’intérêt des médicaments dopaminergiques (ou L-Dopa), qui sont aujourd’hui prescrits aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, pour ralentir la progression de l’une des formes de la maladie, la forme néovasculaire ou « humide ».

Les spécialistes expliquent que les L-dopa vont venir activer un récepteur spécifique du cerveau, appelé DRD2. Cette activation du DRD2 va ensuite bloquer la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil et donc prévenir la survenue de la DMLA néovasculaire (qui est justement caractérisée par la prolifération de nouveaux vaisseaux dysfonctionnels sous la rétine).

Une différence de 4 ans

Dans leur étude, les chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université ont analysé les données de 200 000 personnes atteintes de DMLA néovasculaire. Et ils ont conclu que ceux qui prenaient de la L-Dopa ou d’autres médicaments inhibant le récepteur DRD2 pour traiter leur maladie de Parkinson développaient une DMLA néovasculaire plus tard dans leur vie et nécessitaient moins d’injections. Dans le détail, ils affirment que la maladie se déclarait chez eux à 83 ans, au lieu de 79 ans pour les autres. Une nouvelle encourageante sur le plan de la santé oculaire et un nouvel exemple des bénéfices extraordinaires des réflexions croisées sur le traitement de maladies sans lien entre elles.

Source : DRD2 activation inhibits choroidal neovascularization in patients with Parkinson’s disease and age-related macular degeneration, J Clin Invest. 2024;134(17):e174199. https://doi.org/10.1172/JCI174199.


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