Une nouvelle étude alerte sur les dangers du vapotage

Dans une étude à paraître prochainement, une équipe de chercheurs de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni, alerte sur les dangers de la cigarette électronique et pointe des risques similaires au tabagisme.

Un geste qui ne serait pas si anodin. Ces dernières années, de nombreux fumeurs ont remplacé leurs paquets de cigarettes par une vapoteuse. Une solution qui séduit également de nombreux jeunes, qui n’ont jamais touché une cigarette de leur vie, mais sont attirés par ce dispositif sans nicotine et sans goudron, présenté comme « plus sain ».

Une étude à paraître, qui rejoint de nombreux autres travaux scientifiques, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Selon une équipe de chercheurs de l’Université de Manchester, la cigarette électronique serait, en réalité, « tout aussi nocive que le tabac » avec, sur le long terme, des effets nocifs sur le cœur, les vaisseaux sanguins et les capacités cognitives. Les scientifiques parlent même de « défaillance d’organes ».

Et pour cause, métaux, propylène glycol, glycérine végétale, arômes chimiques… Quand on tire sur une vap, on n’ingère pas que de la vapeur d’eau : les vaps renferment leur lot de substances dangereuses, pire, elles les mélangent. Or, le Dr Maxime Boidin, l’auteur principal de cette étude, a expliqué dans le « Mirror » que les « vapoteurs » ont tendance à davantage fumer, notamment en raison des nombreuses interdictions qui encadrent aujourd’hui la consommation de tabac dans l’espace public.

Santé cardiovasculaire, mentale…

Dans le détail, le Dr Maxime Boidin précise que ce que son équipe de scientifiques a découvert, « c’est que les dangers pour quelqu’un qui continue à vapoter ne sont pas différents de ceux des fumeurs ». Soit une perturbation de la circulation sanguine pouvant provoquer déclin cognitif et démence. Ou encore une incapacité pour les vaisseaux sanguins à se dilater correctement et donc un risque de problèmes cardiovasculaires.

L’étude pointe également les risques liés à la présence de nicotine dans certains mélanges : sa consommation régulière peut entraîner une dépendance et est associée à une aggravation des symptômes de la dépression ou encore à une mauvaise circulation sanguine. Sa consommation peut, en outre, nuire au développement cérébral chez les jeunes de moins de 25 ans, comme le rappelle le site de l’Inserm.

« Ce n’est pas de la vapeur d’eau »

Clément Mercier, ingénieur de recherche à l’École des Mines, à Saint-Étienne, a également expliqué sur RTL qu’outre le propylène glycol, dont les effets ne sont pas connus quand il est inhalé, certains arômes peuvent être dangereux. Or, ces produits viennent pénétrer très profondément dans les poumons, insiste-il.

L’École des Mines étudie la toxicité des produits de vapotage depuis plus de 10 ans. Et s’ils ont encore besoin de temps pour apporter des résultats définitifs, ils alertent sur l’arôme de cannelle qui serait « plus nocif » que les autres, car « c’est un arôme qui peut se dégrader en se chauffant et émettre un gaz qui peut être toxique ». Ils conseillent, en outre, d’utiliser des dispositifs où l’on va « moins chauffer, qui ont une faible puissance et qui permettent de faire des petites bouffées ».

Dans une étude présentée au congrès de la Société Respiratoire Européenne, des chercheurs britanniques avaient, en outre, démontré que les jeunes qui fumaient la cigarette électronique étaient « moins performants » physiquement que les non-fumeurs. Ils pointaient un essoufflement plus rapide, une augmentation des lactates (un marqueur de la fatigue musculaire), ainsi qu’une moins bonne contraction des vaisseaux sanguins.

Au Canada, le ministère de la Santé pointe déjà un risque « d’endommagement des poumons » en raison de la présence de formaldéhyde et de l’acroléine, ainsi que de métaux et de contaminants, comme le nickel et le plomb, dans les formules.

Uniquement pour l’arrêt du tabac

En attendant, la communauté scientifique reste tout de même unanime sur le fait que la cigarette électronique est l’un des meilleurs moyens pour sortir du tabac, voire pour arrêter de fumer. « Le seul avantage du vapotage est d’aider les gens à arrêter de fumer, mais s’ils continuent à vapoter, le résultat sera le même », pointe ainsi le Dr Maxime Boidin. Ce qu’il faut aussi à tout prix éviter, c’est de tomber directement dans l’addiction du vapotage.

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