Le cancer constitue la deuxième cause de cancer dans le monde et la première cause de mort prématurée en France. Mais des chercheurs canadiens viennent d’annoncer une découverte prometteuse, qui pourrait permettre, à terme, de développer un vaccin contre toute forme de cancer.
Dans une étude publiée cet été dans la revue Nucleic Acids Research, des spécialistes de l’université Western rappellent que les cancers sont généralement causés par une détérioration de notre ADN. Ce dernier étant agressé chaque jour par des facteurs aussi divers que le tabac ou les rayons UV.
Or, ces scientifiques ont découvert dans une bactérie une protéine appelée DdrC capable de détecter les dommages de l’ADN, de les arrêter et d’alerter la cellule pour qu’elle entame un processus de réparation. L’étude souligne le fait que la protéine DdrC résiste à des conditions de vie extrêmes, « par exemple à des radiations 5 000 à 10 000 fois supérieures à celles qui tueraient une cellule humaine normale ». Mais surtout, qu’elle représente une « exception », car « elle accomplit sa fonction toute seule, sans avoir besoin d’autres protéines ».
De longues années de recherche
« C’est comme si un joueur de la NFL jouait tous ses matchs sans casque ni protection, collectionnant les commotions et les fractures, mais qu’il se rétablissait miraculeusement chaque nuit avant l’entraînement du lendemain », vulgarise l’un des auteurs pour souligner à quel point cette molécule est prometteuse.
Les chercheurs de l’université Western espèrent, dès lors, pouvoir développer un vaccin à l’aide de cette protéine pour pouvoir l’injecter aux humains et ainsi lutter contre la détérioration de l’ADN et, par ricochet, contre toute forme de cancer. De nombreux travaux sont néanmoins nécessaires avant d’y parvenir et il faudra plusieurs années d’études pour cela. C’est un espoir à très long terme … En attendant qu’il se concrétise, le dépistage précoce des cancers dans des centres équipés des bons équipements est la meilleure option.
La protéine DrdC (pour protéine C de réponse aux dommages de l’ADN) a été découverte dans une petite bactérie robuste appelée Deinococcus radiodurans.
Source : Robert Szabla, Mingyi Li, Victoria Warner, Yifeng Song, Murray Junop, DdrC, a unique DNA repair factor from D. radiodurans, senses and stabilizes DNA breaks through a novel lesion-recognition mechanism, Nucleic Acids Research, Volume 52, Issue 15, 27 August 2024, Pages 9282–9302, https://doi.org/10.1093/nar/gkae635
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