Ajouter des années à la vie et de la vie aux années

Un antidiabétique pourrait freiner le déclin cognitif et prévenir la maladie d’Alzheimer

Une étude prometteuse vient de paraître dans The Journal of the Alzheimer’s Association. Les diabétiques de type 2 qui prennent de l’Ozempic ou l’un de ses corollaires seraient moins à risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer, et ce, grâce à la une molécule bien spécifique, le sémaglutide.

Très prisé des stars pour son effet (détourné) amincissant, l’antidiabétique Ozempic et son corollaire Wegovy pourraient receler bien d’autres vertus, dont celle de prévenir la maladie d’Alzheimer. En effet, après des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire, la dépression ou encore sur les maladies du foie, ces médicaments viennent de prouver leur efficacité contre la maladie d’Alzheimer, et ce, toujours grâce au même principe actif, le sémaglutide.

Via le sémaglutide, le Wegovy et ses corollaires miment l’action du GLP-1, cette hormone sécrétée par l’intestin pour contrôler le taux de glucose dans le sang et stimuler la production d’insuline. Or une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de Case Western Reserve a montré dans une étude parue dans Alzheimer’s & Dementia : The Journal of the Alzheimer’s Association que le sémaglutide peut réduire de 40 à 70 % le risque de maladie d’Alzheimer chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont comparé les résultats de près d’un million de personnes prenant soit un antidiabétique à base de sémaglutide soit l’un des sept autres médicaments antidiabétiques disponibles aux États-Unis. Et ils assurent que ceux qui prennent du sémaglutide ont un risque significativement plus bas d’obtenir un diagnostic d’Alzheimer en comparaison.

Ils concluent que « le sémaglutide pourrait protéger contre la neurodégénérescence et la neuro-inflammation ».

Plusieurs hypothèses possibles

Nos confrères du « Monde » expliquent que deux hypothèses permettent d’expliquer cet effet protecteur de l’Ozempic et de ses corollaires.

  • La première est que le sémaglutide n’agirait pas seulement au niveau du foie, mais aussi au niveau du cerveau et améliorerait la consommation de sucre par notre cerveau. Or, plusieurs études ont démontré que le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer n’utilise pas correctement le glucose – un mécanisme qui serait à l’origine de la dégénérescence nerveuse.
  • La seconde est que l’effet vasculo-protecteur des antidiabétiques va indirectement ralentir ce déclin cognitif.
  • Et enfin, la troisième, c’est que le sémaglutide réduirait l’inflammation.

La question est désormais de savoir si l’un de ces mécanismes est plus probant que les autres ou si c’est la synergie des trois qui offre un effet protecteur.

Des résultats attendus pour l’automne 2025

Un effet secondaire positif que le fabricant de l’Ozempic et du Wegovy, Novo Nordisk, avait déjà anticipé. Le géant pharmaceutique a lancé en 2021 un double essai clinique (connu sous le nom de « evoke » et « evoke+ ») pour étudier les effets de son antidiabétique sur la survenue de la maladie d’Alzheimer et son évolution. Les résultats de cette étude sont attendus pour l’automne 2025, mais déjà les spécialistes ajoutent que le sémaglutide pourrait également protéger les utilisateurs contre la maladie de Parkinson. Confirmant le statut de cette molécule comme l’une des révolutions scientifiques et médicales du siècle.

Source : « Associations of semaglutide with first-time diagnosis of Alzheimer’s disease in patients with type 2 diabetes: Target trial emulation using nationwide real-world data in the US », Alzheimer’s & Dementia : The Journal of the Alzheimer’s Association, oct. 2024. DOI : https://doi.org/10.1002/alz.14313


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *