Chaque année, 225 000 nouvelles personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et s’il n’existe, pour l’heure, aucun traitement permettant d’en guérir, la science progresse pour faire ralentir le déclin cognitif. Enfin un médicament en ce sens va être disponible en France pour certains malades.
Grâce à l’avancée de la science et de la médecine sur la maladie d’Alzheimer, il existe désormais un traitement capable de ralentir le déclin cognitif – à défaut, pour l’heure, de pouvoir en guérir. Ce traitement, c’est le lecanemab, commercialisé sous le nom de Leqembi, et il vient d’être approuvé par l’Agence européenne du médicament. Ce qui signifie qu’il devrait bientôt être disponible en France pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce.
Le lecanemab est un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine appelée « bêta-amyloïde » (Aβ), responsable des plaques formées dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Son objectif est donc de réduire ces plaques et leur accumulation pour ralentir le déclin cognitif. Selon un essai publié dans le New England Journal of Medicine en novembre 2022, administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, le traitement permet de réduire de plus de 70 % les marqueurs des plaques bêta-amyloïdes.
Dans leur étude clinique, le laboratoire Eisai, qui développe le Leqembi en partenariat avec Biogen, avait même conclu à une réduction de 27 % du déclin cognitif chez des personnes touchées par une malade d’Alzheimer à un stade léger.
Une prescription très controlée
Le lecanemab présentant divers effets secondaires, dont celui d’augmenter le risque de saignement dans le cerveau, il ne sera pas accessible aux personnes présentant une seule ou aucune copie du gène ApoE4, ainsi qu’à celles sous anticoagulants. Les malades qui se le verront délivrés seront, en outre, soumis à une surveillance médicale accrue.
Son arrivée en France reste néanmoins une très bonne nouvelle, comme l’a souligné Nicolas Villain, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, à nos confrères du « Monde ». « Certes, l’effet est modeste, et ce n’est certainement pas une solution miracle, mais c’est une première étape cruciale », a-t-il insisté. France Alzheimer se réjouit, elle, sur son site Internet, que « même si Lecanemab, ou plutôt Leqembi sous sa forme commercialisée, n’est pas un remède miracle, il peut s’agir d’un premier pas vers une stabilisation de la maladie chez des millions de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ».
Par ailleurs, il est aujourd’hui admis que lutter contre le diabète, l’hypertension et les mécanismes inflammatoires en général retarde l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Dépistage et prévention sont donc aussi utiles pour lutter contre la maladie d’Alzheimer.
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