Auteur/autrice : Jeanne Le Borgne

  • Cancer de la prostate et pesticides : des liens étroits

    Cancer de la prostate et pesticides : des liens étroits

    Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculins et représente la 3e cause de décès par cancer chez les hommes. Or, une étude américaine a montré qu’au moins 22 pesticides étaient associés à un risque accru de développement du cancer de la prostate, pointant l’importance des facteurs environnementaux dans l’apparition de la maladie.

    Si la plupart des cancers de la prostate se développent lentement, l’exposition prolongée à certains pesticides pourrait jouer un rôle négatif dans la survenue de la maladie. C’est ce qu’a démontré une nouvelle étude américaine qui conclut qu’au moins 22 pesticides sont systématiquement liés à la survenue d’un cancer de la prostate aux États-Unis.

    Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé les liens entre 295 pesticides et le cancer de la prostate sur une période de 10 à 18 ans. Au total, des liens étroits ont été observés entre la maladie et 22 pesticides, dont l’herbicide 2-4 D, déjà classé « cancérigène probable » par l’OMS, mais toujours autorisé en France. Parmi les autres pesticides potentiellement néfastes, on retrouve 10 herbicides, plusieurs fongicides et insecticides et un fumigant du sol.

    « Cette étude démontre l’importance d’étudier les expositions environnementales, comme l’utilisation de pesticides, pour expliquer potentiellement une partie de la variation géographique que nous observons dans l’incidence du cancer de la prostate et les décès liés à ce cancer aux États-Unis », a déclaré l’auteur principal, le Dr Simon John Christoph Soerensen, de la Stanford University School of Medicine, dans un communiqué.

    Une maladie professionnelle

    En France, les cancers de la prostate liés à l’exposition aux pesticides, dont le chlordécone, peuvent être reconnus comme maladie professionnelle pour les professionnels agricoles, depuis 2021. Et ce, alors que plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique a été exposée au chlordécone et que les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.

    Source : S.J.C. Soerensen et alPesticides and prostate cancer incidence and mortality: An environment-wide association studyCancer. Published online November 4, 2024. doi: 10.1002/cncr.35572.

  • Pourquoi la hausse de l’espérance de vie ralentit dans les pays riches ?

    Pourquoi la hausse de l’espérance de vie ralentit dans les pays riches ?

    Depuis une trentaine d’années, l’espérance de vie ne progresse plus aussi vite que dans la période post Seconde Guerre mondiale. Un effet que certains scientifiques attribuent à une sorte de « plafond de verre biologique ».

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, soit le milieu du XXe siècle, l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter. Une croissance exponentielle due aux progrès de la médecine et des politiques de santé publique, mais qui observe un léger ralentissement depuis une trentaine d’années, soit depuis les années 90.

    En effet, selon une étude parue dans la revue scientifique « Nature Aging », dans les huit pays ayant les niveaux les plus élevés d’espérance de vie à la fin des années 90 (soit l’Australie, la France, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, l’Espagne, la Suède et la Suisse, ainsi que les États-Unis), les habitants n’ont gagné « que » 6,5 années d’espérance de vie contre en moyenne 3 ans par décennies durant les 50 précédentes années.

    Jay Olshansky, professeur de santé publique à l’université de l’Illinois et premier auteur de l’étude, explique ce ralentissement par une sorte de « plafond de verre ».

    Les « limites biologiques » du corps humain

    Si pendant des années, la « réussite médicale » a permis d’augmenter de façon exponentielle notre espérance de vie, l’humain est aujourd’hui rattrapé par ses « limites biologiques », explique-t-il. Ainsi, selon Jay Olshansky et ses confrères, il y a peu de chances que l’on puisse « dépasser les limites du corps humain » et donc que l’espérance de vie continue de s’étendre à l’infini, et ce, malgré les différentes innovations médicales. Pour preuve, ils rappellent que la probabilité de vivre jusqu’à l’âge de 100 ans reste faible : 5,1 % des femmes et 1,8 % pour les hommes. 

    Cette théorie du « plafond de verre » et des « limites biologiques » ne fait néanmoins pas consensus auprès des scientifiques. Auprès du journal « Le Monde », le chercheur Carlo Giovanni Camarda rappelle que « l’avenir a donné tort à la plupart des chercheurs ayant tenté de fixer une limite à l’espérance humaine ». Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, explique, lui, qu’une hausse est encore possible, mais que lorsqu’on arrive à des niveaux d’espérance de vie élevés, chaque nouvelle année gagnée implique de « véritables avancées » en termes de réduction des risques de mortalité.

    En France, pour briser ce « plafond de verre » et voir l’espérance de vie continuer de croître de façon significative, il faudrait ainsi de réelles avancées médicales dans le domaine des cancers et des maladies cardiovasculaires. En attendant, pour Jay Olshansky, la médecine et la recherche devrait se concentrer sur le fait d’améliorer les conditions actuelles de vieillissement.

    Source : Olshansky, S.J., Willcox, B.J., Demetrius, L. et al. Implausibility of radical life extension in humans in the twenty-first century. Nat Aging 4, 1635–1642 (2024). https://doi.org/10.1038/s43587-024-00702-3

  • Un antidiabétique pourrait freiner le déclin cognitif et prévenir la maladie d’Alzheimer

    Un antidiabétique pourrait freiner le déclin cognitif et prévenir la maladie d’Alzheimer

    Une étude prometteuse vient de paraître dans The Journal of the Alzheimer’s Association. Les diabétiques de type 2 qui prennent de l’Ozempic ou l’un de ses corollaires seraient moins à risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer, et ce, grâce à la une molécule bien spécifique, le sémaglutide.

    Très prisé des stars pour son effet (détourné) amincissant, l’antidiabétique Ozempic et son corollaire Wegovy pourraient receler bien d’autres vertus, dont celle de prévenir la maladie d’Alzheimer. En effet, après des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire, la dépression ou encore sur les maladies du foie, ces médicaments viennent de prouver leur efficacité contre la maladie d’Alzheimer, et ce, toujours grâce au même principe actif, le sémaglutide.

    Via le sémaglutide, le Wegovy et ses corollaires miment l’action du GLP-1, cette hormone sécrétée par l’intestin pour contrôler le taux de glucose dans le sang et stimuler la production d’insuline. Or une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de Case Western Reserve a montré dans une étude parue dans Alzheimer’s & Dementia : The Journal of the Alzheimer’s Association que le sémaglutide peut réduire de 40 à 70 % le risque de maladie d’Alzheimer chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

    Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont comparé les résultats de près d’un million de personnes prenant soit un antidiabétique à base de sémaglutide soit l’un des sept autres médicaments antidiabétiques disponibles aux États-Unis. Et ils assurent que ceux qui prennent du sémaglutide ont un risque significativement plus bas d’obtenir un diagnostic d’Alzheimer en comparaison.

    Ils concluent que « le sémaglutide pourrait protéger contre la neurodégénérescence et la neuro-inflammation ».

    Plusieurs hypothèses possibles

    Nos confrères du « Monde » expliquent que deux hypothèses permettent d’expliquer cet effet protecteur de l’Ozempic et de ses corollaires.

    • La première est que le sémaglutide n’agirait pas seulement au niveau du foie, mais aussi au niveau du cerveau et améliorerait la consommation de sucre par notre cerveau. Or, plusieurs études ont démontré que le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer n’utilise pas correctement le glucose – un mécanisme qui serait à l’origine de la dégénérescence nerveuse.
    • La seconde est que l’effet vasculo-protecteur des antidiabétiques va indirectement ralentir ce déclin cognitif.
    • Et enfin, la troisième, c’est que le sémaglutide réduirait l’inflammation.

    La question est désormais de savoir si l’un de ces mécanismes est plus probant que les autres ou si c’est la synergie des trois qui offre un effet protecteur.

    Des résultats attendus pour l’automne 2025

    Un effet secondaire positif que le fabricant de l’Ozempic et du Wegovy, Novo Nordisk, avait déjà anticipé. Le géant pharmaceutique a lancé en 2021 un double essai clinique (connu sous le nom de « evoke » et « evoke+ ») pour étudier les effets de son antidiabétique sur la survenue de la maladie d’Alzheimer et son évolution. Les résultats de cette étude sont attendus pour l’automne 2025, mais déjà les spécialistes ajoutent que le sémaglutide pourrait également protéger les utilisateurs contre la maladie de Parkinson. Confirmant le statut de cette molécule comme l’une des révolutions scientifiques et médicales du siècle.

    Source : « Associations of semaglutide with first-time diagnosis of Alzheimer’s disease in patients with type 2 diabetes: Target trial emulation using nationwide real-world data in the US », Alzheimer’s & Dementia : The Journal of the Alzheimer’s Association, oct. 2024. DOI : https://doi.org/10.1002/alz.14313

  • Trois marqueurs sanguins permettent de détecter les femmes les plus à risque d’accident cardiovasculaire

    Trois marqueurs sanguins permettent de détecter les femmes les plus à risque d’accident cardiovasculaire

    Pour prévenir le risque de maladies cardiovasculaires (AVC, crise cardiaque, infarctus, etc.), des chercheurs américains conseillent de réaliser une mesure de 3 éléments combinés, le CRP, le cholestérol LDL et la Lp (a).

    Et si une simple prise de sang permettait de prévenir les risques cardiovasculaires sur 30 ans ? Le National Institutes of Health (NIH) veut y croire. Dans une étude publiée dans le « New England Journal of Medicine », l’institut américain assure que la mesure de deux types de graisses dans le sang ainsi que de la protéine C-réactive (CRP) peut prédire le risque de maladie cardiovasculaire chez une femme des décennies plus tard.

    Leur étude se base sur les données de santé de 27 939 femmes qui ont participé à un programme de santé qui leur est dédié, la Women’s Health Study. Les plus âgées ont été auscultées pour la première fois en 1992, à un âge moyen de 55 ans, et ont été suivies pendant 30 ans. Durant toute cette période, les scientifiques se sont penchés de près à l’analyse combinée de leur niveau :

    • de C-Réactive (CRP), une protéine produite par le foie en réponse à une inflammation dans le corps (soit un marqueur de l’inflammation générale) ;
    • du cholestérol LDL ;
    • et de la lipoprotéine (a) ou Lp (a), un lipide en partie composé de LDL et considéré comme un marqueur indépendant de risque cardiovasculaire.

    Sachant que tous ces marqueurs sont individuellement des indicateurs du risque cardiovasculaire, combinés, ils atteignent un niveau de précision inédit.

    Des risques jusqu’à 3 fois plus élevés

    Selon les auteurs de l’étude, lorsque les trois mesures ont été évaluées ensemble, les participantes ayant les niveaux les plus élevés avaient un risque associé plus de 1,5 fois plus élevé d’accident vasculaire cérébral et un risque associé plus de trois fois plus élevé de maladie coronarienne par rapport aux femmes ayant les niveaux les plus bas.

    En cause notamment, le fait que « des niveaux accrus d’inflammation peuvent interagir avec les lipides pour aggraver les risques de maladies cardiovasculaires ». Mais aussi le fait qu’un haut niveau de CRP peut être une réponse à une « accumulation de cholestérol dans les cellules ou une réponse à l’accumulation de plaque ».

    « Nous espérons que ces résultats permettront d’identifier des moyens encore plus précoces de détecter et de prévenir les maladies cardiaques », a déclaré Paul M. Ridker, auteur de l’étude, qui précise qu’ils s’attendent à trouver les mêmes résultats chez les hommes.

    La possibilité de connaître les personnes à risque avant même un examen d’imagerie est extrêmement important en termes de santé publique pour orienter les efforts de dépistage les plus coûteux vers ceux qui en ont le plus besoin

    Source : Ridker PM, Moorthy V, Cook NR, et al. Inflammation, Cholesterol, Lipoprotein(a), and 30-Year Cardiovascular Outcomes in Women. N Engl J Med. 2024; doi: 10.1056/NEJMoa2405182.

  • Ces boissons à consommer avec modération pour limiter le risque d’AVC

    Ces boissons à consommer avec modération pour limiter le risque d’AVC

    L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la troisième cause de mortalité en France et la première cause de handicap acquis. Il touche chaque année 140 000 personnes. Sans surprise, selon une étude de l’université de Galway, en Irlande, les boissons que l’on ingère pourraient avoir un impact sur notre risque d’être frappé par un AVC.

    Une étude internationale menée par l’université de Galway et parue fin septembre 2024, dans le Journal of Stroke conclut que la consommation fréquente de boissons gazeuses double le risque d’AVC tout comme celle de jus de fruits industriels. À l’inverse, boire de l’eau et du thé peut réduire le risque d’accident.

    En s’appuyant sur les résultats de 27 000 personnes situés dans 27 pays différent, dans le cadre du projet INTERSTROKE, les scientifiques irlandais expliquent que les boissons gazeuses et les jus de fruits industriels (surtout ceux à base de concentrés) sont trop riches en sucres et en conservateurs nocifs. L’étude pointe notamment le fait que dans nombre de ces jus de fruits à base de concentré, les avantages généralement associés aux fruits frais s’annulent pour ces mêmes raisons.

    Feu vert sur le thé

    Pour le café les scientifiques expliquent que le danger se situe au-dessus de 4 tasses par jour, car à ce niveau, il peut avoir un impact durable sur la tension artérielle mais d’autres études mettent la barre à 6 cafés ou quatre expressos. Les chercheurs recommandent dès lors de se tourner vers du thé, qu’il soit vert ou noir. Mais attention, pointent ils, l’ajout de lait dans son thé annule les effets bénéfiques de celui-ci en matière de prévention des AVC. Ils rappellent, en outre, l’importance de consommer de l’eau toute la journée pour rester bien hydraté.

    Source : University of Galway. « Carbonated Beverage, Fruit Drink, and Water Consumption and Risk of Acute Stroke: the INTERSTROKE Case-Control Study » Journal of Stroke, 30 September 2024.

  • 35 ou 75 ans, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer (et augmenter son espérance de vie)

    35 ou 75 ans, il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer (et augmenter son espérance de vie)

    Le tabagisme est associé à un risque élevé de cancer, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies cardiaques et pulmonaires. Mais selon une récente étude, peu importe l’âge auquel on arrête de fumer, il y aura toujours un bénéfice pour notre santé et notre espérance de vie.

    En ce mois de novembre, nombre de personnes se sont lancé au défi du « mois sans tabac », du nom de cette campagne nationale qui, depuis neuf ans, incite les fumeurs à arrêter tous ensemble pendant 30 jours (et bien plus encore !). En cas de coup de mou, une nouvelle étude devrait venir leur redonner le coup de boost dont ils ont besoin, car celle-ci conclut que vous arrêtiez de fumer à 35 ou 75 ans, cela vous fera gagner « des années de vie ».

    De nouvelles recherches menées par l’École de santé publique de l’Université du Michigan et publiées dans l’American Journal of Preventive Medicine ont, en effet, montré que l’on vit plus longtemps quel que soit l’âge auquel on arrête de fumer.

    • Aussi, si on arrête de fumer à 35 ans, on peut espérer regagner 8 années d’espérance de vie ; à 45 ans, c’est 5,6 ans ; à 55 ans, 3,4 ans ; à 65 ans, 1,7 an ; et à 75 ans, 0,7 an.

    Des bénéfices même à 75 ans

    Les scientifiques ont, en outre, montré que près de 10 % des personnes qui ont arrêté de fumer à 65 ans ont gagné au moins huit années de vie par rapport à celles qui ont continué à fumer. Et 8 % de celles qui ont arrêté de fumer à 75 ans ont gagné au moins quatre ans. « Bien que les bénéfices de l’arrêt du tabac à un âge avancé puissent sembler faibles en termes absolus, ils représentent une grande partie de l’espérance de vie restante d’un individu », soulignent dès lors les auteurs de cette étude.

    Conclusion: à tout âge, faire « mieux » pour sa santé procure des bénéfices en termes d’espérance de vie, sans oublier les bénéfices immédiats de l’arrêt du tabac en termes de qualité du sommeil ou capacité à faire des efforts physiques par exemple.

    Source : « The Benefits of Quitting Smoking at Different Ages ». Le, Thuy T.T. et al. American Journal of Preventive Medicine, Volume 67, Issue 5, 684 – 688

  • Nutri-Score : les produits avec une mauvaise note sont mauvais pour le cœur

    Nutri-Score : les produits avec une mauvaise note sont mauvais pour le cœur

    Une équipe de scientifiques s’est intéressé au Nutri-Score, ce classement de A à E qui permet au consommateur d’évaluer facilement la qualité nutritionnelle d’un aliment ou d’une boisson. Et leur constat est sans appel : plus le score est faible, plus les risques pour la santé cardiovasculaire sont importants.

    Pour aider les consommateurs à se tourner vers une alimentation plus saine, les autorités publiques poussent les industriels de l’agro-alimentaire à afficher le Nutri-Score de leurs produits sur l’emballage. Un score qui est déterminé essentiellement par les bons et les mauvais nutriments présents dans l’aliment ou la boisson proposée.

    Un indicateur qui aurait tout son intérêt selon une équipe de chercheurs de l’Inserm, qui a publié une étude dans « The Lancet » à la rentrée, affirmant que les personnes qui consomment le plus d’aliments moins bien notés sur l’échelle du Nutri-Score présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires, et en particulier d’infarctus du myocarde et d’AVC.

    Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche à l’Inserm, a expliqué dans « Les Échos » que ce résultat « confirme la pertinence du Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires ». D’autant que les maladies cardiovasculaires représentent 1/3 des décès en 2019 et que l’alimentation serait responsable d’environ 30 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires.

    Une étude de 12 ans sur 345.000 personnes

    Dans le détail, leur étude s’est basée sur plus de 345.000 participants établis dans 7 pays européens et qui ont été suivis pendant une douzaine d’années. Au cours du suivi, 16.214 participants ont développé une maladie cardiovasculaire, dont 6.565 infarctus du myocarde et 6.245 accidents vasculaires cérébraux ou AVC.

    Source : Nutritional quality of diet characterized by the Nutri-Score profiling system and cardiovascular disease risk: a prospective study in 7 European countries, Deschasaux-Tanguy, Mélanie et al., The Lancet Regional Health – Europe, Volume 0, Issue 0, 101006.

  • Le fait de voyager pourrait nous permettre de vivre plus vieux

    Le fait de voyager pourrait nous permettre de vivre plus vieux

    Selon une nouvelle étude australienne, le fait de voyager aurait des effets positifs sur la santé, dont celui de ralentir les signes du vieillissement. Un bienfait qui s’explique par plusieurs paramètres.

    Avis à tous les globe-trotters et passionnés de voyages en tout genre. Selon une étude interdisciplinaire publiée dans Sciences Daily, le meilleur moyen de lutter contre le vieillissement prématuré serait de voyager. Bien sûr, rappellent les chercheurs australiens à l’origine de cette étude, « le vieillissement, en tant que processus, est irréversible, mais bien qu’il ne puisse pas être arrêté, il peut être ralenti », et ce notamment, par les voyages.

    Car les excursions sont propices à « l’engagement social, l’appréciation de la nature, la marche ou d’autres types d’exercice, aux repas nutritifs et aux émotions positives ». Une activité physique douce permet « d’améliorer la circulation sanguine, de protéger les muscles et les articulations, d’accélérer le transport des nutriments et de favoriser l’élimination des déchets ».

    Les activités de loisirs peuvent, elles, « contribuer à atténuer le stress chronique, à atténuer la suractivation du système immunitaire et à favoriser le fonctionnement normal du système d’autodéfense ».

    Une réponse immunitaire adaptative

    Ajoutez à cela le fait que les beaux paysages (type plage ou forêt) peuvent contribuer à « réduire notre stress » et de parler avec des inconnus « renforcer nos fonctions cognitives ». Ce sont autant de paramètres qui peuvent améliorer le bien-être physique et mental des individus, mais surtout « déclencher une réponse immunitaire adaptative ».

    « En termes simples, le système d’autodéfense devient plus résistant. Les hormones propices à la réparation et à la régénération des tissus peuvent être libérées et favoriser le fonctionnement du système d’autoguérison », précisent les chercheurs.

    Des voyages actifs et dépaysants

    Les experts nuancent néanmoins le fait que le tourisme peut nous confronter à des défis tels que « les maladies infectieuses, les accidents, les blessures, la violence ou encore les problèmes de sécurité sanitaire de l’eau et de la nourriture ». Pour autant, la balance penche plus en faveur des bénéfices du voyage.

    Mais alors quel type de voyage ? Les chercheurs conseillent de se tourner vers du tourisme de bien-être, de santé ou de type retraite de méditation/yoga. Les points essentiels étant d’être actif (mais sans trop forcer) pendant le séjour, de s’ouvrir aux autres et de profiter des bienfaits de la nature.

    Et bien sûr: pas de voyage dans des zones peu équipées médicalement sans un bon check-up avant de partir. il ne faut pas que l’aventure tourne au drame!

    Source : Travel could be the best defense against aging, September 2024, Edith Cowan University, Science Daily.

  • Un traitement utilisé contre Parkinson pourrait retarder la progression de la DMLA humide

    Un traitement utilisé contre Parkinson pourrait retarder la progression de la DMLA humide

    Une équipe de chercheurs français a réussi à comprendre pourquoi les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer souffraient généralement moins de DMLA « humide ». Les L-Dopa permettent de retarder la survenue de cette maladie handicapante d’environ quatre ans.

    La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Les études scientifiques sont, dès lors, nombreuses pour tenter de trouver un traitement à ce fléau et endiguer le phénomène. En cette rentrée, une équipe de chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université a publié des résultats très prometteurs pour lutter contre la DMLA.

    Dans leur étude, publiée dans The Journal of Clinical Investigation, ces scientifiques ont démontré l’intérêt des médicaments dopaminergiques (ou L-Dopa), qui sont aujourd’hui prescrits aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, pour ralentir la progression de l’une des formes de la maladie, la forme néovasculaire ou « humide ».

    Les spécialistes expliquent que les L-dopa vont venir activer un récepteur spécifique du cerveau, appelé DRD2. Cette activation du DRD2 va ensuite bloquer la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil et donc prévenir la survenue de la DMLA néovasculaire (qui est justement caractérisée par la prolifération de nouveaux vaisseaux dysfonctionnels sous la rétine).

    Une différence de 4 ans

    Dans leur étude, les chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université ont analysé les données de 200 000 personnes atteintes de DMLA néovasculaire. Et ils ont conclu que ceux qui prenaient de la L-Dopa ou d’autres médicaments inhibant le récepteur DRD2 pour traiter leur maladie de Parkinson développaient une DMLA néovasculaire plus tard dans leur vie et nécessitaient moins d’injections. Dans le détail, ils affirment que la maladie se déclarait chez eux à 83 ans, au lieu de 79 ans pour les autres. Une nouvelle encourageante sur le plan de la santé oculaire et un nouvel exemple des bénéfices extraordinaires des réflexions croisées sur le traitement de maladies sans lien entre elles.

    Source : DRD2 activation inhibits choroidal neovascularization in patients with Parkinson’s disease and age-related macular degeneration, J Clin Invest. 2024;134(17):e174199. https://doi.org/10.1172/JCI174199.

  • La découverte d’une nouvelle protéine est très prometteuse pour la lutte contre le cancer

    La découverte d’une nouvelle protéine est très prometteuse pour la lutte contre le cancer

    Le cancer constitue la deuxième cause de cancer dans le monde et la première cause de mort prématurée en France. Mais des chercheurs canadiens viennent d’annoncer une découverte prometteuse, qui pourrait permettre, à terme, de développer un vaccin contre toute forme de cancer.

    Dans une étude publiée cet été dans la revue Nucleic Acids Research, des spécialistes de l’université Western rappellent que les cancers sont généralement causés par une détérioration de notre ADN. Ce dernier étant agressé chaque jour par des facteurs aussi divers que le tabac ou les rayons UV.

    Or, ces scientifiques ont découvert dans une bactérie une protéine appelée DdrC capable de détecter les dommages de l’ADN, de les arrêter et d’alerter la cellule pour qu’elle entame un processus de réparation. L’étude souligne le fait que la protéine DdrC résiste à des conditions de vie extrêmes, « par exemple à des radiations 5 000 à 10 000 fois supérieures à celles qui tueraient une cellule humaine normale ». Mais surtout, qu’elle représente une « exception », car « elle accomplit sa fonction toute seule, sans avoir besoin d’autres protéines ».

    De longues années de recherche

    « C’est comme si un joueur de la NFL jouait tous ses matchs sans casque ni protection, collectionnant les commotions et les fractures, mais qu’il se rétablissait miraculeusement chaque nuit avant l’entraînement du lendemain », vulgarise l’un des auteurs pour souligner à quel point cette molécule est prometteuse.

    Les chercheurs de l’université Western espèrent, dès lors, pouvoir développer un vaccin à l’aide de cette protéine pour pouvoir l’injecter aux humains et ainsi lutter contre la détérioration de l’ADN et, par ricochet, contre toute forme de cancer. De nombreux travaux sont néanmoins nécessaires avant d’y parvenir et il faudra plusieurs années d’études pour cela. C’est un espoir à très long terme … En attendant qu’il se concrétise, le dépistage précoce des cancers dans des centres équipés des bons équipements est la meilleure option.

    La protéine DrdC (pour protéine C de réponse aux dommages de l’ADN) a été découverte dans une petite bactérie robuste appelée Deinococcus radiodurans.

    Source : Robert Szabla, Mingyi Li, Victoria Warner, Yifeng Song, Murray Junop, DdrC, a unique DNA repair factor from D. radiodurans, senses and stabilizes DNA breaks through a novel lesion-recognition mechanism, Nucleic Acids Research, Volume 52, Issue 15, 27 August 2024, Pages 9282–9302, https://doi.org/10.1093/nar/gkae635