Des chercheurs de Cleveland, aux États-Unis, ont identifié une enzyme capable de bloquer l’insuline produite dans l’organisme. Une découverte qui pourrait faire progresser la recherche d’un traitement contre le diabète.
Aujourd’hui, le traitement du diabète est quotidien et à vie. Les personnes malades sont contraintes d’apporter régulièrement de l’insuline à leur corps, car cette hormone n’est plus fabriquée par leur pancréas en quantité suffisante. Mais partout à travers le monde, des scientifiques travaillent pour inverser la donne en développant un traitement capable de protéger durablement l’organisme.
Récemment, des chercheurs de l’Université Case Western Reserve, aux États-Unis, ont notamment découvert une nouvelle enzyme (appelée nitrosylase assistée par SNO-CoA, ou SCAN) dont le rôle serait essentiel à la normalisation de l’action de l’insuline. Pour preuve, ces scientifiques ont observé une activité accrue de cette enzyme chez les patients et souris diabétiques.
Dans la revue scientifique Cell, ils expliquent dès lors que le blocage de cette enzyme pourrait protéger du diabète, voire traiter la maladie. Ces scientifiques ont dès lors annoncé poursuivre leurs recherches pour développer des médicaments permettant de bloquer cette enzyme.
Les chauves-souris frugivores comme modèle ?
Et l’étude menée par l’Université Case Western Reserve n’est pas la seule à s’intéresser au mécanisme du diabète. Toujours dans l’espoir de trouver un traitement contre ce véritable fléau mondial, des chercheurs californiens se sont, eux, intéressés aux chauves-souris frugivores dans une étude parue dans la revue Nature.
Ils expliquent que ces espèces se nourrissent d’un régime riche en sucre, mais sont capables d’abaisser leur glycémie de façon très rapide. Et pour comprendre pourquoi, ils ont étudié leur pancréas. Un choix qu’ils expliquent dans « The Conversation » : « Le pancréas régule la glycémie et l’appétit en sécrétant des hormones comme l’insuline, qui abaisse votre glycémie, et le glucagon, qui augmente votre glycémie », l’idée était donc de voir dans quelles quantités celles-ci étaient produites par les mammifères.
Résultat : « les chauves-souris frugivores jamaïcaines possèdent plus de cellules productrices d’insuline et de glucagon que les autres espèces, ainsi qu’un ADN régulateur qui incite leurs cellules pancréatiques à initier la production d’insuline et de glucagon. Ensemble, ces deux hormones contribuent à maintenir l’équilibre du taux de sucre dans le sang, même lorsque les chauves-souris frugivores consomment de grandes quantités de sucre », expliquent dès lors les scientifiques.
« Ce sont autant de cibles thérapeutiques potentielles pour le diabète », concluent-ils, plein d’espoir.
Sources :
Zhou HL, Grimmett ZW, Venetos NM, et al. An enzyme that selectively S-nitrosylates proteins to regulate insulin signaling. https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(23)01226-6
Gordon, W.E., Baek, S., Nguyen, H.P. et al. Integrative single-cell characterization of a frugivorous and an insectivorous bat kidney and pancreas. Nat Commun 15, 12 (2024). https://doi.org/10.1038/s41467-023-44186-y
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