Développé par une société française, un nouveau médicament contre les AVC permet de réduire de moitié la mortalité des accidents vasculaires cérébraux, selon une récente étude scientifique prometteuse.
Une véritable source d’espoir. Troisième cause de mortalité en France (40 000 morts par an), l’Accident Vasculaire Cérébral touche chaque année près de 140 000 personnes, causant de lourds handicaps chez les survivants. La recherche se porte donc, depuis de longues années, non seulement sur la prévention de ces attaques, mais aussi sur la mise au point d’un traitement d’urgence. Et en ce début d’année 2024, une équipe de scientifiques français a annoncé des résultats plus que prometteurs dans ce domaine.
Dans un article scientifique paru dans la prestigieuse revue The Lancet Neurology (1), les experts de la société française Acticor Biotech ont publié les résultats d’une étude randomisée effectuée dans six pays européens sur plus de 160 patients victimes d’un AVC. Pour 60 d’entre eux, ils ont proposé, en supplément de la thrombolyse, le traitement habituellement utilisé en cas d’attaque, du Glenzocimab.
Le Glenzocimab étant un fragment d’anticorps supposé capable de fluidifier le sang et donc d’empêcher la formation de caillot, et ce, sans provoquer d’hémorragie, comme l’a expliqué le professeur Mikaël Mazighi, chef du service neurologie de l’hôpital Lariboisière, sur France Inter.
Une baisse de mortalité de 50 %
Et leurs résultats sont encourageants : non seulement le Glenzocimab est « bien toléré », mais les décès « toutes causes confondues » étaient plus faibles chez les patients ayant reçu ce médicament. Le professeur Mikaël Mazighi parle d’une réduction de 50 % : « Les patients ne recevant pas le médicament avaient une mortalité de 19 % et les patients recevant le médicament avaient une mortalité réduite à 8 % », précise-t-il.
Les scientifiques appellent donc à poursuivre les recherches sur le Glenzocimab. D’autant que, d’après une autre étude publiée dans The Lancet Neurology (2), si aucune mesure n’est prise, le nombre de décès annuels par AVC pourrait doubler pour atteindre près de 10 millions de morts à travers le monde d’ici à 2050. Il est donc urgent d’agir pour prévenir les AVC, mais aussi apprendre à les guérir.
Sources :
(1) Safety and efficacy of platelet glycoprotein VI inhibition in acute ischaemic stroke (ACTIMIS): a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 1b/2a trial, The Lancet Neurology, Febuary 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S1474-4422(23)00427-1
(2) Pragmatic solutions to reduce the global burden of stroke: a World Stroke Organization–Lancet Neurology Commission, The Lancet Neurology, October 2023
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