Auteur/autrice : Jeanne Le Borgne

  • Santé sexuelle : pas assez informés, les jeunes Français se protègent moins, le dépistage désormais gratuit

    Santé sexuelle : pas assez informés, les jeunes Français se protègent moins, le dépistage désormais gratuit

    Depuis la rentrée de septembre, le gouvernement a mis en place la gratuité du dépistage de quatre infections sexuellement transmissibles (IST), en plus du VIH, pour inciter les jeunes à davantage se tester. Et ce, alors même qu’ils sont de moins en moins nombreux à systématiquement se protéger.

    Des chiffres « inquiétants ». Selon une étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé, l’OMS, en 2022, le pourcentage d’adolescents ayant déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel était de 61 % chez les filles et de 57 % chez les filles. Des chiffres largement en baisse par rapport à 2014, où ils étaient respectivement 70 % et 63 %.

    Le problème touche aussi la France. Parmi les répondants français de 15 ans ayant signalé une activité sexuelle en 2022, 30 % des filles comme des garçons ont indiqué ne pas avoir mis de préservatif lors de leur dernier rapport. Et le dernier sondage Ifop va dans le même sens : seuls 29 % des jeunes de 15-25 ans déclarent utiliser systématiquement le préservatif – dont un tiers seulement parce qu’ils ont effectué des tests de dépistage.

    Pourtant, depuis le début des années 2000, les infections sexuellement transmissibles bactériennes ont recommencé à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul pendant 20 ans, dans le sillage de l’épidémie de sida. Elles ont notamment connu une hausse marquée entre 2020 et 2022 en France métropolitaine.

    Les jeunes incités à se tester

    Pour tenter d’endiguer le phénomène, les pouvoirs publics multiplient les gestes à destination des plus jeunes. Depuis janvier 2023, les moins de 26 ans peuvent se faire délivrer, sans ordonnance et gratuitement, des préservatifs en pharmacie. Et depuis la rentrée, ce même public peut se faire dépister gratuitement et sans ordonnance pour quatre IST (gonorrhée, chlamydiose, hépatite B et syphilis), en plus du VIH, dont le dépistage était déjà remboursé. Une manière de rendre le dépistage plus simple et d’éviter aux adolescents de se rendre dans un centre anonyme et gratuit s’ils n’osent pas en parler avec leur médecin.

    Les associations aimeraient néanmoins que ces gestes s’accompagnent de campagnes de sensibilisation de plus grande ampleur pour davantage informer les jeunes sur les risques d’une sexualité non-protégée, mais aussi pour lever les tabous qui entourent encore l’usage des préservatifs.

  • Une intelligence artificielle prédit certains risques de maladie en lisant… dans notre langue

    Une intelligence artificielle prédit certains risques de maladie en lisant… dans notre langue

    Une équipe de scientifiques irakiens et australiens a développé une intelligence artificielle capable d’analyser différents paramètres de la langue humaine et d’établir un diagnostic avec une fiabilité de 98 %.

    À mesure que l’intelligence artificielle (IA) se perfectionne, la médecine évolue et devient de plus en plus performante, et ce notamment parce qu’en mettant au point des algorithmes d’apprentissage automatique, les chercheurs peuvent faire davantage parler les images.

    Ainsi, une équipe de scientifiques de la Middle Technical University (MTU), en Irak, et de l’Université d’Australie du Sud (UniSA) a mis au point un algorithme capable de prédire différentes maladies en analysant la couleur de la langue humaine. Et cet outil affiche une fiabilité de 98 %, selon les résultats de leur travail publié dans la revue Technologies.

    Dans le détail, leur intelligence artificielle permet de détecter le diabète, les accidents vasculaires cérébraux, l’anémie, l’asthme, les maladies du foie et de la vésicule biliaire, le Covid-19, ainsi qu’une série de problèmes vasculaires et gastro-intestinaux. Mais aussi de déterminer les phases de leur évolution.

    Inspirée de la médecine traditionnelle chinoise

    L’auteur principal de l’étude explique que l’analyse de la couleur, la forme, l’humidité et l’épaisseur de la langue est utilisé depuis des millénaires dans la médecine traditionnelle chinoise et qu’ils s’en sont inspirés.

    Il détaille : « En général, les personnes atteintes de diabète ont une langue jaune ; les patients atteints de cancer ont une langue violette avec une épaisse couche graisseuse ; et les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral aigu présentent une langue rouge de forme inhabituelle. »

    « Une langue blanche peut indiquer une anémie ; les personnes atteintes de cas graves de Covid-19 sont susceptibles d’avoir une langue rouge foncé ; et une langue de couleur indigo ou violette indique des problèmes vasculaires et gastro-intestinaux ou de l’asthme. »

    Accessible sur smartphone

    Assurant que leur méthode est « sûre, efficace et abordable pour le dépistage des maladies », les scientifiques aimeraient que l’IA qu’ils ont développée soit, à termes, accessible au plus grand nombre sur smartphone, pour favoriser la détection des différentes maladies et obtenir un diagnostic précis.

    Source : Tongue Disease Prediction Based on Machine Learning Algorithms, by Ali Raad Hassoon, Ali Al-Naji, Ghaidaa A. Khalid, andJavaan Chahl, Technologies 2024, 12(7), 97; https://doi.org/10.3390/technologies12070097.

  • Comment le stress peut affecter notre système immunitaire ?

    Comment le stress peut affecter notre système immunitaire ?

    À mesure que des études portent sur les effets du stress sur l’organisme, la liste des méfaits de celui-ci s’allonge. Une nouvelle expérimentation sur les souris a permis d’éclairer comment le stress peut, de façon plus globale, affecter notre système immunitaire. On vous explique.

    Selon une étude réalisée par une équipe de biologiste de Tübingen, en Allemagne, et publiée dans la revue scientifique Cell en août 2024, lorsque nous sommes stressés, le cerveau envoie un message particulier aux glandes de Brunner, situées dans la paroi de l’intestin et qui produisent un mucus alcalin neutralisant l’acidité, via l’amygdale centrale.

    En réaction, l’intestin grêle produit moins de bactéries du genre Lactobacillus. Seulement, en l’absence de lactobacilles, l’intestin devient « perméable » et des éléments qui ne devraient pas passer dans le sang le font. Ces éléments étrangers sont alors attaqués par le système immunitaire, provoquant une inflammation et un affaiblissement de ce dernier.

    Quelques astuces pour gérer son stress

    Pour prendre soin de son système immunitaire et de sa santé de façon plus globale, il est essentiel d’apprendre à gérer son stress. Pour cela, pratiquer une activité sportive régulière, du yoga ou de la méditation, avoir une vie sociale riche, ainsi qu’une alimentation et un sommeil de qualité sont essentiels. Il est également important de savoir demander de l’aide quand le stress devient trop intense que ce soit au travail ou dans sa vie personnelle.

    Source : Stress-sensitive neural circuits change the gut
    microbiome via duodenal glands, Cell, Elvesier, August 2024
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  • L’incidence des crises cardiaques et des AVC a diminué après la vaccination contre le Covid-19

    L’incidence des crises cardiaques et des AVC a diminué après la vaccination contre le Covid-19

    Les nouvelles études tendent à démontrer que non seulement la vaccination contre le Covid-19 aurait permis de ralentir la circulation du virus dans la population, mais aurait aussi eu un impact positif sur notre santé cardiovasculaire.

    S’ils ont parfois suscité quelques craintes, les vaccins contre le Covid-19 ont rapidement réussi à démontrer leur efficacité pour ralentir la circulation du virus dans la population. Quatre ans après la pandémie, de nouvelles études tendent à démontrer qu’ils ont aussi eu un effet bénéfique pour la santé cardiovasculaire.

    Ainsi, selon une nouvelle étude portant sur les dossiers médicaux anonymisés de 46 millions d’adultes en Angleterre et publiée dans Nature Communications, l’incidence des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux était plus faible après la vaccination contre le Covid-19 qu’avant ou sans vaccination.

    Une équipe de chercheurs des universités de Cambridge, Bristol et Édimbourg a, en effet, démontré que l’incidence des thromboses artérielles, de types crises cardiaques ou accidents vasculaires cérébraux, était jusqu’à 10 % inférieure dans les 13 à 24 semaines suivant la première dose d’un vaccin. Et qu’après une deuxième dose, l’incidence était jusqu’à 27 % inférieure avec le vaccin d’AstraZeneca et jusqu’à 20 % inférieure avec celui de Pfizer/Biotech au cours des 2 années suivant le rappel.

    Plus de myocardites, mais moins de complications

    Les auteurs de l’étude menée en Angleterre rappellent néanmoins que l’incidence de complications cardiovasculaires rares (de type myocardite ou péricardite) était plus élevée après l’administration de certains vaccins contre le Covid-19.

    Sur ce point, une étude française menée par Epi-phare et publiée dans JAMA cet été tend toutefois à démontrer que les myocardites causées par les vaccins anti-covid sont moins sévères que celles causées par le virus lui-même.

    D’après leurs recherches, parmi les patients qui ont développé une myocardite à la suite d’un vaccin anti-Covid (soit 560 personnes sur 54 millions de personnes vaccinées en France), 6 % ont développé des complications, contre 12 % quand elle est survenue après une infection au Covid-19.

    160 000 vies sauvées en France

    Cette étude affirme, en outre, que la vaccination, avec une efficacité de l’ordre de 90 % a sauvé, environ 160 000 vies en France.

    Sources :
    (1) Ip, S et al. Cohort study of cardiovascular safety of different COVID-19 vaccination doses among 46 million adults in England. Nat Comms; 31 Jul 2024; DOI: 10.1038/s41467-024-49634-x
    (2) Long-Term Prognosis of Patients With Myocarditis Attributed to COVID-19 mRNA Vaccination, SARS-CoV-2 Infection, or Conventional Etiologies, Laura Semenzato, MSc1; Stéphane Le Vu, PhD1; Jérémie Botton, PhD, PharmD, MPH1,2; et al, JAMA. Published online August 26, 2024. doi:10.1001/jama.2024.16380.

  • Pourquoi les fortes chaleurs nous rendent plus agressifs ?

    Pourquoi les fortes chaleurs nous rendent plus agressifs ?

    Chaque été, le constat est le même : les fortes chaleurs altèrent non seulement notre sommeil et nos capacités physiques, mais aussi notre humeur. Ce n’est pas un mythe, les fortes chaleurs peuvent réellement nous rendre plus agressifs en jouant sur nos nerfs.

    Selon une étude américaine parue en 2017, une hausse de 1 ou 2 °C de la température ambiante peut entraîner « une hausse de 3 à 5 % des agressions ». Et pour cause, lorsque la température extérieure augmente, notre température corporelle suit la même tendance.

    De fait, notre niveau de production de sérotonine, une hormone impliquée dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété, a tendance à diminuer. Et il en est de même pour la dopamine, cette hormone associée aux sensations de plaisir et de satisfaction. En conséquence, nos systèmes endocriniens et nerveux tournent au ralenti, nous rendant plus impulsifs.

    Et ajoutez à cela de la fatigue en raison d’une qualité de sommeil altérée par les chaleurs nocturnes, les nerfs sont à vifs et l’agressivité nous guette.

    Attention à la dépression

    En parallèle, les personnes traitées pour des troubles de santé mentale sont particulièrement vulnérables face à la canicule, car les fortes chaleurs peuvent interagir avec l’efficacité de certains médicaments psychotropes ou se doubler d’effets indésirables.

    Les températures élevées seraient ainsi liées à une augmentation du risque de suicide, en particulier chez les hommes. Mais aussi à un risque accru d’admissions liées à la santé mentale et de visites aux urgences.

    Anxiété et stress post-traumatique

    Une étude menée par l’Union européenne a, en outre, mis en lumière que les conséquences du changement climatique (inondations, incendies, etc.) peuvent avoir un effet significatif sur la santé mentale des individus sous la forme de troubles de stress post-traumatique (TSPT), d’anxiété et de troubles dépressifs.

    Source : Tiihonen J, Halonen P, Tiihonen L, Kautiainen H, Storvik M, Callaway J. The Association of Ambient Temperature and Violent Crime. Sci Rep. 2017 Jul 28;7(1):6543. doi: 10.1038/s41598-017-06720-z. PMID: 28754972; PMCID: PMC5533778.

  • Une application utilise l’IA pour détecter les signes de dépression sur notre visage

    Une application utilise l’IA pour détecter les signes de dépression sur notre visage

    Une équipe du Dartmouth College travaille au développement d’une application capable de détecter les signes de dépression grâce aux expressions du visage et à l’environnement captés au moment où l’utilisateur déverrouille son téléphone portable.

    À mesure que l’intelligence artificielle (IA) se perfectionne, la médecine évolue et devient de plus en plus performante, tout particulièrement en matière de prévention. Les avancées de l’IA sont également très prometteuses dans le domaine de la santé mentale.

    Des chercheurs de l’université américaine de Dartmouth ont notamment mis au point une application capable de détecter de manière « fiable » les premiers signes de la dépression, et ce, grâce à un logiciel de traitement d’images faciales. Dans une étude portant sur 177 personnes diagnostiquées avec un trouble dépressif majeur, leur solution s’est révélée fiable à 75 %.

    « Il y a eu un mouvement en faveur de la technologie numérique de santé mentale pour finalement aboutir à un outil capable de prédire l’humeur des personnes diagnostiquées avec une dépression majeure de manière fiable et non intrusive », s’est réjoui le responsable de l’étude, Andrew Campbell, dans un communiqué.

    Un logiciel non-intrusif

    Concrètement, cette application, nommée MoodCapture, utilise la caméra frontale du téléphone pour capturer les expressions faciales et l’environnement d’une personne au moment où celle-ci déverrouille son téléphone avec la reconnaissance faciale, soit des dizaines de fois par jour.

    Puis, MoodCapture évalue les images pour détecter des indices cliniques associés à la dépression. Ce peut être par exemple le regard, le mouvement des yeux, le positionnement de la tête, la rigidité musculaire ou encore l’éclairage, le lieu où se trouve la personne…

    « Si une personne apparaît systématiquement avec une expression neutre dans une pièce faiblement éclairée pendant une période prolongée, le modèle d’IA peut en déduire que cette personne est en train de souffrir d’un début de dépression », détaillent les chercheurs.

    Accessible au grand public d’ici 5 ans

    Les scientifiques espèrent pouvoir rendre leur application accessible au grand public d’ici cinq ans. D’ici là, l’équipe du Dartmouth College veut développer la réponse de l’application à ces signes de dépression. « Idéalement, elle proposera des mesures préventives telles que sortir ou prendre des nouvelles d’un ami au lieu d’informer explicitement une personne qu’elle est peut-être en train d’entrer dans un état de dépression. »

    « Si nous pouvons utiliser ces données pour prédire et comprendre les changements rapides des symptômes de la dépression, nous pourrons finalement les prévenir et les traiter. Plus nous serons attentifs au moment présent, moins l’impact de la dépression sera profond », se réjouit d’avance Andrew Campbell.

    Source : Smartphone app uses AI to detect depression from facial cues, Dartmouth College, Eurekalert, may 2024, doi:10.1145/3613904.3642680

  • La solitude peut augmenter le risque d’AVC

    La solitude peut augmenter le risque d’AVC

    De nombreuses études ont associé le style de vie au risque de survenue d’un AVC. Mais un paramètre jouerait un rôle tout particulier : il s’agit de la santé mentale et plus particulièrement du sentiment de solitude.

    Maladie universelle, la solitude touche de trop nombreux individus à travers le monde. À tel point que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié la solitude de « l’un des principaux problèmes de santé à l’échelle mondiale », pointant du doigt des répercussions sur la santé globale, le bien-être et le développement.

    Des scientifiques ont d’ailleurs déjà mis en avant des liens directs entre la solitude et un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires. Cette fois, une équipe de chercheurs de Harvard avancent, dans une étude publiée dans eClinicalMedicine, que les personnes qui se sentent chroniquement seules pendant une longue période présentent un risque plus élevé d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC).

    Un risque jusqu’à 56 % plus important

    S’appuyant sur les données de 12 000 personnes suivies entre 2006 et 2018, les chercheurs de Harvard ont constaté que les personnes considérées comme seules au début de l’étude avaient un risque d’AVC 25 % plus élevé que celles qui n’étaient pas considérées comme seules.

    Mais parmi ceux qui ont obtenu un score « constamment élevé » en matière de solitude, le risque d’AVC était 56 % plus élevé que ceux du groupe « constamment faible », et ce, même après avoir pris en compte un large éventail d’autres facteurs de risque connus.

    « Des évaluations répétées de la solitude peuvent aider à identifier les personnes qui souffrent de solitude chronique et qui présentent donc un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral », a déclaré le Dr Yenee Soh, chercheur associé à la Harvard TH Chan School of Public Health. « Mais si nous ne parvenons pas à traiter leur sentiment de solitude, à l’échelle micro et macro, cela pourrait avoir de graves conséquences sur la santé. »

    Il est recommandé aux personnes souffrant de solitude de se faire accompagner par des professionnels de la santé mentale pour apprendre à mieux vivre ce sentiment, mais surtout à le dépasser, en parvenant à aller vers les autres.

    Source : “Chronic Loneliness and the Risk of Incident Stroke in Middle and Late Adulthood: A Longitudinal Cohort Study of U.S. Older Adults,” Yenee Soh, Ichiro Kawachi, Laura D. Kubzansky, Lisa F. Berkman, Henning Tiemeier, eClinicalMedicine, June 24, 2024, DOI:https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2024.102639.

  • Après un cancer, rien de tel que le régime méditerranéen

    Après un cancer, rien de tel que le régime méditerranéen

    Depuis plusieurs années maintenant, le régime méditerranéen est plébiscité comme l’un des meilleurs pour prendre soin de sa santé. On lui attribue des bienfaits sur la santé cardiovasculaire, mais il serait également très intéressant pour diminuer le risque de récidive après un cancer.

    Principalement basé sur des aliments d’origines végétales, le régime méditerranéen est riche en fibres et en antioxydants. Il se compose de fruits et légumes, qu’ils soient frais ou secs, de poissons, d’huile d’olive, de légumineuses et de céréales complètes. Il propose, à l’inverse, très peu de viande et de produits laitiers, hormis ceux à base de lait de chèvre et de brebis.

    Adopté dans les pays qui bordent la mer Méditerranée (Crète, Grèce, Croatie, Maroc, Portugal…), il est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2013 grâce à ses nombreuses vertus santé. Et un nouveau bénéfice vient s’ajouter à la longue liste de ses bienfaits en ce mois de juillet 2024. Une étude publiée dans JACC Cardio-Oncologie vient de démontrer que le régime méditerranéen est associé à un risque de mortalité plus faible chez les survivants du cancer.

    Selon cette recherche, les personnes souffrant de n’importe quel type de cancer ayant adopté un régime méditerranéen vivent plus longtemps et ont un risque réduit de mortalité cardiovasculaire par rapport à celles ayant une moindre adhésion à ce régime.

    Jusqu’à 60 % de risque en moins

    Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont mené leur étude sur 800 adultes italiens, hommes et femmes, ayant reçu un diagnostic de cancer entre 2005 et 2010. Les participants ont ensuite été suivis pendant plus de 13 ans.

    « Et les résultats de notre étude indiquent que les personnes atteintes de cancer et qui ont déclaré suivre un régime alimentaire méditerranéen avaient un risque de mortalité inférieur de 32 % par rapport aux participants qui ne suivaient pas le régime méditerranéen. Le bénéfice était particulièrement prononcé pour la mortalité cardiovasculaire, qui a été réduite de 60 % », se réjouit Marialaura Bonaccio, la chercheuse à l’origine de cette découverte.

    Des résultats que la scientifique explique principalement par la richesse en antioxydants de ce régime. Alors, tous à vos livres de cuisine… méditerranéenne !

    Source : Mediterranean Diet Is Associated With Lower All-Cause and Cardiovascular Mortality Among Long-Term Cancer Survivors, JACC : Cardio-Oncologie, jul. 2024, https://doi.org/10.1016/j.jaccao.2024.05.012

  • L’inquiétante hausse du nombre de cancers chez les jeunes de la génération X

    L’inquiétante hausse du nombre de cancers chez les jeunes de la génération X

    Selon une étude publiée dans la revue médicale JAMA, la génération X (née entre 1965 et 1980) présente des taux de cancer beaucoup plus importants que celle des générations précédentes et notamment des baby-boomers. Un résultat particulièrement inquiétant qui s’explique par plusieurs éléments.

    Une étude particulièrement inquiétante. En s’appuyant sur les données de 3,8 millions de personnes atteintes d’un cancer, des chercheurs de l’Institut national du cancer des États-Unis ont déterminé que la génération X (née entre 1965 et 1980) présente un risque de cancer beaucoup plus important que celle des générations précédentes, à commencer par les baby-boomers.

    Selon les biostatisticiens, les femmes de la génération X présentent ainsi un risque beaucoup plus important de développer un cancer de la thyroïde, du rein, du rectum, de l’utérus, du côlon, du pancréas et des ovaires, ainsi que des lymphomes non hodgkiniens et des leucémies. Tandis que les hommes nés entre 65 et 80 sont davantage touchés que leurs aînés par des cancers de la thyroïde, du rein, du rectum, du côlon et de la prostate. 

    La hausse du nombre de cancers chez la génération X « est un signal d’alarme », explique Philip Rosenberg, biostatisticien à l’origine de l’étude. « Ces chiffres suggèrent qu’il existe des trajectoires défavorables. »

    Des facteurs liés au mode de vie

    Peut-on endiguer ce phénomène ? Des études vont devoir être menées pour apporter une réponse étayée à cette question. Point positif, Sciences News rappelle en prélude que cette augmentation s’explique en premier lieu par un meilleur dépistage et une détection précoce ce qui est positif. Malheureusement, on sait aussi qu’un certain nombre de ces cancers sont liés à l’obésité, au manque d’exercice, à une consommation excessive de viande rouge et à d’autres facteurs liés au mode de vie. Des éléments sur lesquels il est urgent d’agir à l’échelle globale.

    Source : Rosenberg PS, Miranda-Filho A. Cancer Incidence Trends in Successive Social Generations in the US. JAMA Netw Open. 2024;7(6):e2415731. doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.15731

  • Quel mode de vie adopter pour ralentir la maladie d’Alzheimer ?

    Quel mode de vie adopter pour ralentir la maladie d’Alzheimer ?

    Causée par une lente dégénération des neurones, la maladie d’Alzheimer touche 55 millions de personnes à travers le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et il n’existe, pour l’heure, aucun traitement commercialisé pour ralentir le déclin cognitif. En revanche, des scientifiques ont établi que des changements de mode de vie durables peuvent ralentir la progression de la maladie.

    Dans une étude publiée dans la revue « Alzheimer’s Research and Therapy », une équipe de chercheurs de l’Université de Californie a ainsi prouvé qu’un changement radical de mode de vie pouvait considérablement améliorer la cognition des personnes souffrant de démence précoce ou de la maladie d’Alzheimer.

    Pendant 20 semaines, les scientifiques ont soumis 51 personnes âgées de 45 à 90 ans atteintes à la maladie d’Alzheimer à un « programme intensif » qui incluait : un régime alimentaire particulier, de l’exercice physique, des ateliers de réduction de stress et des groupes de soutien. Résultat : un ralentissement de la progression du déclin cognitif tel que mesuré par des tests standards de la démence a été observée, ainsi que l’amélioration des symptômes de certains malades.

    Un régime alimentaire vegan

    Dans le détail, les participants se sont vu proposer un régime alimentaire végétalien (n’incluant que des produits d’origine végétale donc) à base d’aliments entiers, peu transformés, riche en glucides complexes et particulièrement pauvres en graisses nocives, en édulcorants et en glucides raffinés.

    Les repas incluaient principalement des fruits, des légumes, des céréales complètes, des légumineuses, des produits à base de soja, des graines et des noix. Et étaient établis de manière à apporter environ 14 à 18 % de lipides, 16 à 18 % de protéines et 63 à 68 % de glucides. En revanche, les participants n’étaient pas limités en termes de quantité.

    Un régime complété par des apports en :

    • Acides gras oméga-3 avec curcumine ;
    • Multivitamines et minéraux ;
    • Coenzyme Q10 ;
    • Vitamine C et B12 ;
    • Magnésium L-Thréonate ;
    • Hericium erinaceus et
    • Super Bifido Plus Probiotic.

    Une activité physique régulière

    Les participants ont également été invités à pratiquer des exercices d’aérobie – principalement de la marche – au moins 30 minutes/jour, ainsi que des exercices de musculation légers au moins trois fois par semaine. Une activité qu’ils ont réalisée en étant accompagné d’un professionnel qui s’adaptait à leur profil.

    Une bonne gestion du stress

    En plus d’être encouragés à s’offrir un sommeil de qualité durant l’étude, les volontaires ont participé tous les jours à des ateliers d’une heure de méditation, yoga, étirements, relaxation progressive ou exercices de respiration. Le but de chaque technique étant d’accroître le sentiment de relaxation, de concentration et de conscience du patient. 

    L’importance d’être soutenu

    Enfin, le malade et son ou sa partenaire étaient conviés à trois réunions d’une heure par semaine d’un groupe de soutien. Supervisés par un professionnel de la santé mentale, tous les participants étaient invités à échanger pour accroître leur soutien émotionnel et communautaire.

    « Cette étude n’est pas la dernière de toutes les études. Mais elle montre pour la première fois que des changements radicaux dans le mode de vie peuvent améliorer la cognition et le fonctionnement des patients atteints de la maladie d’Alzheimer », s’est félicité le Dr Dean Ornish, responsable de cette étude, qui invite les malades à adopter ce mode de vie bien au-delà de 20 semaines.

    Source : Ornish, D., Madison, C., Kivipelto, M. et al. Effects of intensive lifestyle changes on the progression of mild cognitive impairment or early dementia due to Alzheimer’s disease: a randomized, controlled clinical trial. Alz Res Therapy 16, 122 (2024). https://doi.org/10.1186/s13195-024-01482-z