Catégorie : Actualité

  • Le traitement hormonal de la ménopause est bon pour le cœur

    Le traitement hormonal de la ménopause est bon pour le cœur

    Le traitement hormonal de la ménopause est aujourd’hui trop peu prescrit. Une études américaine à la méthodologie contestée avait surestimé le risque de cancer associé à ces traitements. Pourtant, nombre d’études scientifiques prouvent désormais son intérêt pour protéger les femmes notamment contre les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose.

    Bouffées de chaleur, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, prise de poids, sueurs nocturnes, sautes d’humeur… Les symptômes de la ménopause sont si nombreux et douloureux qu’ils sont parfois à l’origine de dépression chez les femmes concernées. Il existe pourtant un traitement capable d’atténuer ces effets secondaires et de rendre la ménopause plus supportable, le traitement hormonal de la ménopause.

    Ce traitement existe depuis longtemps mais en 2002, une étude américaine menée par la Women’s Health Initiative, l’avait pointé du doigt, avançant « un risque accru de cancer du sein et d’accidents cardiovasculaires ». Des conclusions qui avaient provoqué un vent de panique chez les femmes du monde entier, créant une véritable méfiance à l’égard de ces traitements, comme le rappelle Radio France.

    Une défiance malheureusement toujours d’actualité (seules 7 % des femmes se le voient prescrire), et ce, même si de nombreuses études se sont succédé depuis 20 ans, démontrant les biais de cette première étude, mais surtout un rapport bénéfice/risque totalement inverse.

    De nombreux bienfaits

    La fondation Agir pour le cœur des femmes note ainsi que les différentes études ont montré ces dernières années que le traitement hormonal de la ménopause permettait d’améliorer la qualité de vie et de :

    • Réduire jusqu’à 40 % le risque d’ostéoporose et donc de perte d’osseuse et de fracture ;
    • Diminuer les risques thrombo-emboliques veineux et les accidents vasculaires cérébraux ;
    • Réduire de 25 à 35 % le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer ;
    • Permettre de conserver sa libido.

    L’Inserm pointe également que ce traitement a été associé à une baisse de 30 % de la mortalité globale chez les femmes ménopausées traitées entre 50 et 60 ans. Un effet avant tout lié à la baisse de la mortalité cardiovasculaire.

    Surtout, « le risque de cancer du sein n’augmente pas de façon sensible avec un traitement hormonal de la ménopause combiné estro-progestatif à court terme et diminuerait même avec un estrogène seul ». À condition qu’il soit prescrit dès le début de la ménopause.

    Attention, ce traitement est contre-indiqué chez les femmes qui ont des antécédents personnels d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral.

  • Vers la fin des prothèses dentaires ? Il sera bientôt possible de faire repousser ses dents

    Vers la fin des prothèses dentaires ? Il sera bientôt possible de faire repousser ses dents

    Pour diverses raisons (médicale, environnementale, liée à l’âge), nombre de personnes ont perdu leurs dents et la stimulation osseuse qu’elles procuraient. Une perte qui pourrait devenir réversible d’ici quelques années.

    C’est une première mondiale et elle est très prometteuse. L’hôpital universitaire de Kyoto, au Japon, a annoncé le lancement, à partir de septembre 2024, d’un essai clinique autour du premier médicament capable de régénérer les dents et donc de les faire repousser après une chute ou un arrachage.

    Le médicament, déjà testé avec succès sur des furets et des souris, sera administré à 30 hommes âgés de 30 à 64 ans à qui il manque au moins une molaire, par intraveineuse. Les résultats et éventuels effets secondaires seront ensuite évalués sur onze mois, jusqu’en août 2025.

    Une mise sur le marché d’ici 2030 ?

    En cas de réussite, l’efficacité du traitement sera testée sur des enfants âgés de 2 à 7 ans à qui il manque au moins quatre dents en raison d’une déficience dentaire congénitale. Une pathologie handicapante qui touche environ 1 % de la population.

    L’essai sera de nouveau élargi par la suite, notamment à des personnes souffrant d’un édentement plus important, qu’il soit lié à des facteurs environnementaux ou à l’âge. Avec l’espoir d’une commercialisation d’ici 2030, annonce Katsu Takahashi, chef du service de dentisterie et de chirurgie buccale à l’hôpital Kitano à NewsAtlas.

    Désactiver le gène USAG-1

    Mais alors, comment fonctionne concrètement ce médicament ? Le traitement va venir désactiver le gène USAG-1, une protéine qui a pour principale fonction d’empêcher le développement des dents et ainsi d’éviter l’apparition de dents surnuméraires.

  • Haro sur le sel, à l’origine d’un trop grand nombre de maladies cardiaques et de décès

    Haro sur le sel, à l’origine d’un trop grand nombre de maladies cardiaques et de décès

    Face à une consommation encore trop importante de sel en Europe, l’OMS a émis une nouvelle alerte, rappelant qu’il ne faut pas dépasser 5 g / jour, et ce, pour le bien-être de nos artères et de notre cœur.

    Des chiffres inquiétants. Dans son dernier rapport, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de la consommation de sel des Européens. Et pour cause, « une forte consommation de sel augmente la tension artérielle, qui est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) », rappelle l’institution.

    Or, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de quatre décès sur dix en Europe, soit 10 000 décès par jour et 4 millions par an. L’OMS appelle donc tout à chacun à réduire sa consommation de sel et de façon plus générale à « la mise en œuvre de politiques ciblées visant à réduire la consommation de sel ». Et Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe, assure que réduire de 25 % la consommation européenne de sel pourrait permettre de « sauver environ 900 000 vies dues aux maladies cardiovasculaires d’ici à 2030 ».

    5 grammes par jour maximum

    Concrètement, pour réduire sa consommation de sel – et la limiter à 5g par jour -, l’OMS recommande en premier lieu de se détacher de la nourriture industrielle (qui en est généralement très riche). À produit équivalent, de vérifier la quantité de sel dans le produit et de choisir le moins salé. Et enfin, d’avoir la main plus légère sur la salière à la maison. Pour cela, notez que les épices peuvent être une bonne alternative pour relever le goût d’un plat.

  • La France compte de plus en plus de centenaires : les nouveaux secrets de longévité

    La France compte de plus en plus de centenaires : les nouveaux secrets de longévité

    Depuis le début du siècle, le nombre de centenaires n’a cessé d’augmenter en France, plaçant le pays en pôle position des pays européens. Une longévité qui s’explique collectivement par les progrès de la médecine, mais individuellement davantage par le mode de vie.

    31 000. C’est le nombre de centenaires français en 2021, selon l’Insee. Un chiffre en très forte croissance depuis le début du siècle et qui fait de la France la championne européenne du nombre de centenaires, comme l’expliquait récemment « Les Échos« .

    Et ce n’est pas tout. D’après une nouvelle étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), la France compte aussi de plus en plus de personnes âgées de plus de 105 ans : elles étaient ainsi plus de 2 000 « plus que centenaires » ou « supercentenaires » en 2023. Un chiffre encore très faible, mais qui illustre une vraie tendance.

    Davantage de femmes

    Mais alors qui sont ces « plus que centenaires » qui font la particularité de la France ? Selon l’Ined, il s’agit principalement de femmes (elles sont 10 fois plus nombreuses que les hommes) et d’habitants de la Guadeloupe et de la Martinique.

    Les deux DOM comptent respectivement 44 et 36 supercentenaires – soit des personnes ayant atteint 110 ans – pour un million d’habitants. C’est proportionnellement 8 fois plus qu’en métropole. Une particularité que les chercheurs attribuent, entre autres, par « l’environnement de ces îles ».

    Le mode de vie comme facteur déterminant

    Pour l’Ined, l’augmentation du nombre de centenaires est « la conséquence mécanique de la hausse de l’espérance de vie liée au progrès sanitaire » et notamment aux progrès de la médecine pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires.

    Quant aux profils des centenaires, toutes les études scientifiques s’accordent à dire que pour vivre vieux, il est essentiel d’adopter un mode de vie sain. Une récente étude réalisée par des chercheurs chinois et écossais confirmait ainsi l’importance d’une alimentation équilibrée, d’une activité physique régulière, de l’absence de tabagisme, d’une consommation modérée d’alcool et d’un sommeil de qualité.

    De plus en plus de scientifiques soulignent, en outre, l’importance d’avoir des relations sociales de qualité pour optimiser sa santé mentale et ainsi étendre sa longévité.

    Sources :
    – « L’inexorable augmentation des centenaires et supercentenaires », Ined, avril 2024
    – Bian Z, Wang L, Fan R, et alGenetic predisposition, modifiable lifestyles, and their joint effects on human lifespan: evidence from multiple cohort studiesBMJ Evidence-Based Medicine Published Online First: 29 April 2024. doi: 10.1136/bmjebm-2023-112583

  • Hypertendus, levez-vous!

    Hypertendus, levez-vous!

    Depuis plusieurs décennies maintenant, les études prouvant les bienfaits de l’activité physique pour la santé se multiplient. Mais face aux fléaux de la sédentarité et de l’hypertension artérielle, une équipe de chercheurs américains a tenu à démontrer que le fait de se lever régulièrement présentait un léger bénéfice.

    Aux États-Unis, 74 % des plus de 60 ans souffrent de tension artérielle. En France, on parle de 17 millions de personnes. Un véritable fléau à l’origine de trop nombreux accidents vasculaires cérébraux (AVC), ainsi que de cas d’insuffisances rénales, de glaucomes ou de démences. Pourtant, un geste très simple contribuerait à faire baisser de quelques points sa tension artérielle : se lever.

    En effet, une nouvelle étude américaine publiée dans la revue médicale JAMA a (une fois de plus) démontré l’importance de passer moins de temps assis pour faire baisser la tension artérielle. Selon les résultats de leurs recherches, passer 31 minutes de plus par jour debout aiderait à diminuer la pression artérielle systolique de près de 3,5 millimètres de mercure (mmHg). Par exemple, quelqu’un qui a une pression artérielle systolique de 140 passerait à 137. Ca ne suffit pas bien sûr à régler le problème mais ça montre combien une série de bonnes habitudes de vie peut diminuer les risques.

    Un essai clinique sur 283 personnes

    Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont formé un groupe de 283 personnes âgées de 60 à 89 ans souffrant d’obésité et, pour la moitié, de tension artérielle. Ils ont été choisis, car leur temps de sédentarité était considéré comme élevé (plus de 6 heures par jour), et ont été séparés en deux groupes.

    Le premier n’a pas été incité à changer ses habitudes quand le second s’est vu offrir un coaching santé pendant six mois, a troqué son vieux bureau contre un bureau debout et a accepté de porter un bracelet leur envoyant des notifications pour les inciter à se lever régulièrement. Ils ont, en outre, été invités à se fixer des objectifs pour réduire leur temps de sédentarité.

    Résultat, au bout de six mois, les participants du groupe plus « actif » sont restés 31 minutes de moins assis par jour que ceux de l’autre groupe, et leur pression artérielle systolique a diminué de près de 3,48 millimètres de mercure (mmHg).

    Moins contraignant que l’activité physique

    « Nos résultats sont prometteurs, car passer moins de temps assis est peut-être plus facile pour les gens que d’augmenter l’activité physique, en particulier pour les personnes âgées, qui sont plus susceptibles d’avoir des douleurs chroniques ou des capacités physiques réduites », se réjouit Dori Rosenberg, la principale chercheuse de l’étude, dans un communiqué.

    Et la bonne nouvelle, c’est que cette solution est à la portée de tous, à condition de se fixer des objectifs et de s’y tenir. Par exemple, passer au bureau debout, se mettre au défi de se lever au moins pendant 5 minutes toutes les heures (en mettant en place une alarme) et surtout, atteindre les 10 000 pas par jour. Pour ce dernier point, si la motivation santé n’est pas suffisante, sachez qu’il existe des applications qui permettent de gagner de l’argent rien qu’en remplissant cet objectif au quotidien.

    Source : Rosenberg DE, Zhu W, Greenwood-Hickman MA, et al. Sitting Time Reduction and Blood Pressure in Older Adults: A Randomized Clinical Trial. JAMA Netw Open. 2024;7(3):e243234. doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.3234

  • La colère augmente le risque de crise cardiaque

    La colère augmente le risque de crise cardiaque

    Un certain nombre de crises cardiaques aiguës surviennent dans ou après un moment de colère. Une concomitance qui a longtemps interrogé les médecins, mais qui a désormais une explication scientifique.

    Si râler est bon pour la santé, le fait d’être en colère est au contraire très néfaste. Et pour cause, selon une récente étude publiée dans le Journal of the American Heart Association, lorsqu’un individu est en colère, la capacité de ses vaisseaux sanguins à se dilater à tendance à diminuer. Et ce, alors même qu’il s’agit d’une fonction considérée comme essentielle pour empêcher le durcissement des artères et donc la survenue de nombreuses pathologies.

    Mais surtout, il y aurait un effet cumulatif à cela. En effet, selon l’équipe de scientifiques new-yorkaise à l’origine de cette étude, le fait de ressentir de la colère 10 000 fois au cours de sa vie représenterait une « insulte chronique à [n]os artères » et pourrait « entraîner des dommages permanents » sur la capacité de dilatation de nos vaisseaux sanguins. La colère jouerait dès lors un rôle majeur dans la survenue d’une crise cardiaque.

    Une capacité réduite de 50 %

    Pour arriver à ce résultat, l’équipe de scientifiques new-yorkais a constitué un groupe de 280 jeunes en bonne santé, sans antécédents de maladie cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral, ni de facteurs de risque associés, de problèmes de santé mentale graves ou d’autres maladies chroniques.

    Et au cours de différents exercices, certains des participants ont vu la capacité de leurs vaisseaux sanguins à se dilater diminuer de près de 50 % lorsqu’ils ont ressenti de la colère. « Quels résultats aurions-nous chez des personnes plus âgées et déjà atteintes d’une maladie cardiovasculaire ? », se demande dès lors l’équipe de chercheurs. « Nous constaterions peut-être des effets plus profonds », avancent-ils, en rappelant que de nombreuses crises cardiaques aiguës surviennent dans un moment de colère.

    Source : Translational Research of the Acute Effects of Negative Emotions on Vascular Endothelial Health: Findings From a Randomized Controlled Study, Journal of the American Heart Association, 1st May 2024, https://doi.org/10.1161/JAHA.123.032698

  • Bientôt la fin des rhinites allergiques et de l’asthme ? Des chercheurs français font une découverte majeure

    Bientôt la fin des rhinites allergiques et de l’asthme ? Des chercheurs français font une découverte majeure

    Des chercheurs de l’Inserm ont identifié une molécule « au rôle majeur dans le déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires » et qui pourrait apporter un traitement de fonds aux personnes souffrant d’asthme, rhinite allergique, mais aussi de la BPCO. Une nouvelle prometteuse.

    Nez bouché, éternuements, conjonctivite… Chaque année, le début du printemps s’accompagne du retour en force des pollens et des rhinites allergiques pour des millions de personnes. Des symptômes qui s’aggravent chez les personnes asthmatiques, mais qui pourraient bientôt n’être qu’un lointain souvenir.

    En effet, des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’université Toulouse III – Paul Sabatier ont identifié une molécule « au rôle majeur dans le déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires », qui touchent 17 millions de Français.

    Dans une étude publiée dans le Journal of Experimental Medicine, ces scientifiques expliquent surtout que cette molécule, de la famille des alarmines, représente « une cible thérapeutique d’intérêt majeur pour le traitement des maladies allergiques ».

    Des traitements bloquant l’alarmine TL1A

    Dans le détail, l’équipe de chercheurs explique que la molécule nommée TL1A est libérée par les cellules de l’épithélium pulmonaire quelques minutes après l’exposition à « un allergène de type moisissure ». Il envoie alors un signal à une alarmine, l’interleukine-33, pour alerter le système immunitaire.

    « Ce double signal d’alarme stimule l’activité des cellules immunitaires, déclenchant une cascade de réactions responsables d’une inflammation allergique », précisent-ils.

    L’idée serait donc de développer des traitements basés sur des anticorps bloquant l’alarmine TL1A et de le prescrire aux personnes souffrant d’asthme sévère ou d’autres maladies allergiques pour stopper leurs symptômes.

    Et le BPCO ?

    Mais cette découverte est d’autant plus importante que la molécule identifiée jouerait également un rôle dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO). Une maladie chronique inflammatoire des bronches, régulièrement appelée « maladie du fumeur » et qui représente aujourd’hui « la troisième cause de décès dans le monde ». « Si on sait comment agir en amont sur la réaction inflammatoire, on sait comment tout bloquer », promettent les scientifiques.

    Source :
    Pauline Schmitt, Anais Duval, Mylène Camus, Emma Lefrançais, Stéphane Roga, Cécile Dedieu, Nathalie Ortega, Elisabeth Bellard, Emilie Mirey, Emmanuelle Mouton-Barbosa, Odile Burlet-Schiltz, Anne Gonzalez-de-Peredo, Corinne Cayrol, Jean-Philippe Girard; TL1A is an epithelial alarmin that cooperates with IL-33 for initiation of allergic airway inflammation. J Exp Med 3 June 2024; 221 (6): e20231236. doi: https://doi.org/10.1084/jem.20231236

  • Les principaux facteurs de risque de démence: pouvons nous agir?

    Les principaux facteurs de risque de démence: pouvons nous agir?

    Selon une équipe de chercheurs en neurosciences cliniques de l’Université d’Oxford, il existe plus de 161 facteurs de risque de démence que l’on pourrait classer en 15 catégories. Les facteurs les plus directs sont le diabète, la pollution de l’air et l’alcool.

    On estime que plus de 55 millions de personnes souffrent d’une forme de démence dans le monde. Or, de plus en plus d’études tendent à démontrer que la démence n’est pas directement liée à l’hérédité ou à la génétique, mais davantage à l’âge. Partant de ce constat, des chercheurs du département de neurosciences cliniques de l’Université d’Oxford ont déterminé 161 facteurs de risque de démence en s’appuyant sur les données de 40 000 Britanniques.

    Ils ont classé ces facteurs de risque en 15 grandes catégories : tension artérielle, cholestérol, diabète, poids, consommation d’alcool, tabagisme, humeur dépressive, inflammation, pollution, audition, sommeil, socialisation, alimentation, activité physique et éducation. Les scientifiques ont ensuite évalué la dégénérescence produite par chacun de ces facteurs et leurs résultats sont très intéressants : selon eux, les trois facteurs les plus directs sont le diabète, la pollution de l’air et l’alcool.

    Selon eux, ces trois facteurs sont les plus déterminants dans la survenue de la schizophrénie, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, entre autres.

    Peut-on agir pour limiter ces facteurs de risque?

    Mais alors comment réduire l’influence de ces trois facteurs sur notre vie ? Concernant l’alcool, Santé Publique France recommande de ne pas consommer plus de 10 verres « standard » par semaine et pas plus de deux verres par jour, mais aussi d’avoir, chaque semaine, des jours « sans consommation ».

    Le diabète de type II est-il évitable? L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) préconise d’adopter une alimentation saine, de pratiquer une activité physique régulière, d’avoir un poids normal et d’éviter la consommation de tabac.

    Enfin, même si nous avons malheureusement peu de prise sur la pollution de l’air, il existe des moyens pour limiter son exposition. Voici quelques conseils utiles de l’institut AirParif : aérer sa maison régulièrement pour renouveler l’air; ne pas fumer en intérieur; limiter l’utilisation des désodorisants d’intérieurs, d’encens et de bougies; éviter de faire des mélanges avec ses produits ménagers; privilégier la mobilité en plein air comme le vélo et la marche à pied à vélo, rouler sur les voies dédiées et s’éloigner, même de quelques mètres, des véhicules ; et éviter le chauffage au bois avec une cheminée ouverte. En cas de pic de pollution, il est, en outre, conseillé de porter un masque en extérieur.

    Source : Manuello, J., Min, J., McCarthy, P. et al. The effects of genetic and modifiable risk factors on brain regions vulnerable to ageing and disease. Nat Commun 15, 2576 (2024). https://doi.org/10.1038/s41467-024-46344-2

  • Maladies pulmonaires et maladies cardiaques, des liens étroits mis au jour

    Maladies pulmonaires et maladies cardiaques, des liens étroits mis au jour

    Une récente étude scientifique, parue en mars 2024, met au jour un lien étroit entre maladies pulmonaires et maladies cardiaques. Les scientifiques derrière cette découverte proposent surtout un traitement destiné aux personnes atteintes d’une maladie pulmonaire pour éviter qu’elles ne souffrent par la suite d’une maladie cardiaque.

    Selon une nouvelle étude publiée dans le Orphanet Journal of Rare Diseases, les patients atteints d’une maladie pulmonaire sont plus susceptibles de développer une maladie cardiaque, et ce, indépendamment de tout facteur de risque. Les chercheurs de l’université de Birmingham expliquent en effet que ce lien est indépendant « des facteurs conventionnels tels que l’âge et le tabagisme » notamment.

    D’après eux, une enzyme pourrait davantage expliquer cette relation entre maladie pulmonaire et maladie cardiaque, l’enzyme protéinase 3. Cette protéine pourrait être responsable de la dégradation des fibres qui soutiennent les grosses artères, mais aussi les poumons. Les scientifiques conseillent dès lors de réfléchir à la prescription d’inhibiteurs de la protéinase 3 chez les personnes souffrant de maladie pulmonaire pour éviter qu’elle soit suivie d’une maladie cardiaque.

    « Un double effet »

    « Le rôle de la protéinase 3 agit comme un lien puissant entre les maladies pulmonaires et cardiaques. Cette enzyme attaque les fibres d’élastine présentes dans les poumons et les principales artères. Ce qui laisse penser que l’inhibition de son action pourrait avoir un double effet, ralentir à la fois les maladies pulmonaires et cardiovasculaires », assure ainsi Louise Crowley, chercheuse clinique et doctorante à l’Université de Birmingham.

    D’autres études devront encore être menées, mais cela s’annonce déjà très prometteur.

    Source : Sapey, E., Crowley, LE, Edgar, RG et al. Maladies cardiovasculaires dans le déficit en alpha 1 antitrypsine : une étude observationnelle évaluant le rôle de l’activité protéinase des neutrophiles et l’adéquation des outils de dépistage validés. Orphanet J Rare Dis 19 , 130 (2024). https://doi.org/10.1186/s13023-024-03124-x

  • Le viagra pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 50%

    Le viagra pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 50%

    Le résultat peut sembler surprenant, mais il est toutefois très prometteur. Alors que la maladie d’Alzheimer touche environ 3 % des plus de 65 ans et 20 % des plus de 80 ans, les recherches se multiplient pour développer un traitement efficace contre cette maladie neurodégénérative, mais surtout prévenir le risque de démence.

    C’est dans ce sens qu’une équipe de chercheurs de l’University College de Londres (UCL) a réalisé une étude clinique en partie sur le viagra. Et selon les résultats de cette expérimentation, publiés dans la prestigieuse revue Neurology (1), les hommes à qui on a prescrit des médicaments contre la dysfonction érectile étaient 18 % moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer.

    Une utilisation plus régulière, un impact plus important

    Les chercheurs précisent, en outre, que la baisse du risque était plus forte chez les hommes ayant reçu le plus grand nombre d’ordonnances. Ce qui suggère qu’une utilisation plus régulière du médicament pourrait avoir un impact plus important sur le risque de maladie d’Alzheimer.

    Dans le détail, l’étude a porté sur 269 725 hommes – dont l’âge moyen était de 58 ans – chez lesquels une dysfonction érectile a été diagnostiquée et qui n’avaient aucun problème de mémoire ou de réflexion au début de l’étude, qui a duré 5 ans. Et 55 % d’entre eux ont reçu du sildénafil (vendu sous le nom de Viagra), du tadalafil (Cialis), du vardénafil ou de l’avanafil.

    Et chez les femmes ?

    Une autre étude, réalisée par la New Cleveland Clinic (2) et parue en janvier 2024, va encore plus loin. Après avoir recoupé de très nombreuses données, leurs scientifiques estiment que le sildénafil (plus connu sous le nom de Viagra) pourrait réduire de 30 à 54 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

    Pour l’auteure principale de la première étude, la Dr Ruth Brauer, ces données sont importantes, car elles vont pouvoir aider dans la recherche d’un traitement pour « prévenir ou retarder le développement de la maladie d’Alzheimer ». Elle précise toutefois que « des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats, en savoir plus sur les avantages potentiels et les mécanismes de ces médicaments et examiner le dosage optimal ».

    La Dr Ruth Brauer assure, en outre, qu’il est également essentiel de tester ces médicaments chez les femmes pour voir si les effets en termes de prévention de la maladie d’Alzheimer sont les mêmes.

    Sources :
    (1) Adesuyan M, Jani YH, Alsugeir D, Howard R, Ju C, Wei L, Brauer R. Phosphodiesterase Type 5 Inhibitors in Men With Erectile Dysfunction and the Risk of Alzheimer Disease: A Cohort Study. Neurology. 2024 Feb 27;102(4):e209131. doi: 10.1212/WNL.0000000000209131. Epub 2024 Feb 7. PMID: 38324745.

    + Erectile dysfunction drugs linked to reduced Alzheimer’s risk, 8 February 2024, University College of London (UCL)

    (2) Gohel D, Zhang P, Gupta AK, Li Y, Chiang CW, Li L, Hou Y, Pieper AA, Cummings J, Cheng F. Sildenafil as a Candidate Drug for Alzheimer’s Disease: Real-World Patient Data Observation and Mechanistic Observations from Patient-Induced Pluripotent Stem Cell-Derived Neurons. J Alzheimers Dis. 2024;98(2):643-657. doi: 10.3233/JAD-231391. PMID: 38427489.