Catégorie : Actualité

  • Les “bilans de prévention” aux âges clés de la vie vont être généralisés dès janvier 2024

    Les “bilans de prévention” aux âges clés de la vie vont être généralisés dès janvier 2024

    A la fin du mois d’octobre, le gouvernement a présenté son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Celui-ci vise une économie de 3,5 milliards d’euros par l’Assurance maladie, via des baisses de dépenses pour les médicaments, les laboratoires d’analyse ou encore les arrêts de travail, mais entend bien “poursuivre la transformation du système de santé pour renforcer la prévention et l’accès aux soins”.

    Concrètement, cela se traduit par plusieurs mesures, dont certaines ont déjà été annoncées par le gouvernement, telle que la généralisation d’une campagne nationale de vaccination gratuite contre les infections à papillomavirus humains (HPV) pour tous les élèves de cinquième. Plusieurs amendements ont également été adoptés pour renforcer le dépistage de certaines infections, comme le cytomégalovirus, ou favoriser la prévention de la surdité.

    Mais surtout, le gouvernement entend bien généraliser les “bilans de prévention aux âges clés de la vie” créés par la loi de financement de la sécurité sociale de 2023. Dans les faits, chaque assuré devrait se voir proposer par l’Assurance maladie trois visites médicales gratuites à 25, 45 et 65 ans afin de “faire le point sur sa santé physique et mentale et mettre en place les soins appropriés le cas échéant”. Ces bilans pourront être réalisés par différents professionnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens) formés à cet effet, et seront gratuits pour les usagers.

    À 45 ans, le bilan de prévention consistera en un prélèvement sanguin, une analyse d’urines, un test auditif et un test cardiorespiratoire. Les patients seront également invités à réaliser un dépistage du cancer du sein, du colon ou de la prostate et à effectuer un « bilan sur l’activité physique et d’éventuels troubles de santé mentale ».

  • Katalin Kariko, prix Nobel de médecine 2023, de l’ombre à la lumière

    Katalin Kariko, prix Nobel de médecine 2023, de l’ombre à la lumière

    Ils ont d’abord cru à un canular, avant de voir leur nom s’afficher sur l’écran géant du comité Nobel de Karolinska Institutet. La biochimiste Katalin Kariko, 68 ans, et le médecin immunologiste Drew Weissman, 64 ans, ont remporté le prix Nobel de médecine 2023. Une récompense qui vient saluer les  recherches sur les vaccins à ARN messager de ces collègues de longue date de l’université de Pennsylvanie. « Les lauréats ont contribué au développement à un rythme sans précédent de vaccins à l’occasion d’une des plus grandes menaces pour la santé humaine dans les temps modernes », a ainsi salué le jury.

    Pour Katalin Kariko, treizième femme à obtenir le Nobel de médecine, cette distinction consacre de longues années de recherche passées dans l’ombre, sans reconnaissance de ses pairs. Dès les années 1990, la biochimiste a passé de nombreuses heures à postuler pour des financements pour ses recherches centrées sur l’acide ribonucléique messager, convaincue  qu’il pourrait jouer un rôle clé dans le traitement de certaines maladies. Pour cela, elle a d’ailleurs quitté sa Hongrie natale pour les États-Unis. Mais l’ARN messager suscitait de vives réactions inflammatoires et n’intéressait pas les scientifiques, davantage focalisés autour de l’ADN.

    Aussi, en 1995, face aux rejets successifs de ses demandes de bourses de recherche,  l’université de Pennsylvanie, où Katalin Kariko était en voie d’accéder au professorat, a décidé de la rétrograder et de l’écarter des listes académiques “dans l’espoir qu’elle parte”. Interviewée par “Le Monde” en juillet 2022, Katalin Kariko avait ainsi déclaré : “Les institutions dans lesquelles je travaillais ne m’ont jamais montré beaucoup de soutien. En revanche, elles ont toutes fini par me montrer la porte.”

    Déterminée, la Hongroise s’est toutefois accrochée et a finalement publié de premiers résultats de recherche sur l’ARN messager avec le médecin immunologiste Drew Weissman, qu’elle avait rencontrée en 1998, en 2005. Un article néanmoins passé un peu inaperçu, car refusé par la prestigieuse revue Nature, qui le jugeait « incrémentiel ». Puis, après une nouvelle éviction de l’université de Pennsylvanie et la signature d’un contrat chez BioNTech, Katalin Kariko a franchi un nouveau palier en 2015 en parvenant, toujours avec Drew Weissman,  à introduire d’infimes modifications dans la structure de l’ARN, le rendant plus acceptable par le système immunitaire. Et cinq ans plus tard, leurs découvertes se sont avérées cruciales pour lutter contre la pandémie de Covid-19, ce qui vaudra au duo de chercheurs le prix Nobel de médecine.

    Katalin Kariko a toutefois assuré n’avoir jamais oublié les moments où elle s’est sentie sous-estimée, à commencer par ces conférences d’experts où ses pairs masculins lui demandaient : « Où est votre superviseur ? ». 

    Crédit image : Csilla Cseke—EPA-EFE/Shutterstock.com

  • Bientôt un vaccin thérapeutique contre le cancer ?

    Bientôt un vaccin thérapeutique contre le cancer ?

    Cette année, le prix Nobel de médecine a été attribué pour la première fois en 122 ans d’existence à une découverte récente à l’échelle de la science, les vaccins utilisant l’ARN messager. Une technologie, certes mise au jour en 2005, mais dont la principale avancée date de 2015 et le premier usage médical de décembre 2020, pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Des milliards de doses ont depuis été injectées à travers le monde et demain, cette découverte pourrait bien révolutionner la prise en charge des cancers.

    En effet, depuis le début de l’année 2023, au moins quatre essais cliniques ont démontré l’efficacité de vaccins thérapeutiques contre différents cancers. Le laboratoire BioNTech a notamment publié les résultats de son essai clinique dans la revue scientifique “Nature”, où il annonce “des résultats prometteurs” en matière de lutte contre le cancer du pancréas. Dans le détail, pour les huit patients (sur seize) chez qui une réponse immunitaire a été observée après l’injection de leur vaccin, aucune nouvelle tumeur n’a été constatée dix-huit mois après leur chirurgie.

    De leur côté, Moderna et Merck ont développé un vaccin contre le mélanome (cancer de la peau) qui a démontré une capacité de réduire de 44 % le risque de récidive ou de décès lors des essais cliniques. Transgene travaille, lui, sur un vaccin thérapeutique contre le cancer tête et cou, quand Ose Immunotherapeutics se penche sur le cancer du poumon.

    Ce sont autant de recherches prometteuses, qui, même si elles mettront encore plusieurs années avant d’aboutir (au moins cinq ans), font nourrir l’espoir d’un traitement plus efficace contre le cancer, qui reste l’une des principales causes de décès dans le monde, avec près de dix millions de morts par an, selon l’OMS.