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  • Bientôt la fin des rhinites allergiques et de l’asthme ? Des chercheurs français font une découverte majeure

    Bientôt la fin des rhinites allergiques et de l’asthme ? Des chercheurs français font une découverte majeure

    Des chercheurs de l’Inserm ont identifié une molécule « au rôle majeur dans le déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires » et qui pourrait apporter un traitement de fonds aux personnes souffrant d’asthme, rhinite allergique, mais aussi de la BPCO. Une nouvelle prometteuse.

    Nez bouché, éternuements, conjonctivite… Chaque année, le début du printemps s’accompagne du retour en force des pollens et des rhinites allergiques pour des millions de personnes. Des symptômes qui s’aggravent chez les personnes asthmatiques, mais qui pourraient bientôt n’être qu’un lointain souvenir.

    En effet, des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’université Toulouse III – Paul Sabatier ont identifié une molécule « au rôle majeur dans le déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires », qui touchent 17 millions de Français.

    Dans une étude publiée dans le Journal of Experimental Medicine, ces scientifiques expliquent surtout que cette molécule, de la famille des alarmines, représente « une cible thérapeutique d’intérêt majeur pour le traitement des maladies allergiques ».

    Des traitements bloquant l’alarmine TL1A

    Dans le détail, l’équipe de chercheurs explique que la molécule nommée TL1A est libérée par les cellules de l’épithélium pulmonaire quelques minutes après l’exposition à « un allergène de type moisissure ». Il envoie alors un signal à une alarmine, l’interleukine-33, pour alerter le système immunitaire.

    « Ce double signal d’alarme stimule l’activité des cellules immunitaires, déclenchant une cascade de réactions responsables d’une inflammation allergique », précisent-ils.

    L’idée serait donc de développer des traitements basés sur des anticorps bloquant l’alarmine TL1A et de le prescrire aux personnes souffrant d’asthme sévère ou d’autres maladies allergiques pour stopper leurs symptômes.

    Et le BPCO ?

    Mais cette découverte est d’autant plus importante que la molécule identifiée jouerait également un rôle dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO). Une maladie chronique inflammatoire des bronches, régulièrement appelée « maladie du fumeur » et qui représente aujourd’hui « la troisième cause de décès dans le monde ». « Si on sait comment agir en amont sur la réaction inflammatoire, on sait comment tout bloquer », promettent les scientifiques.

    Source :
    Pauline Schmitt, Anais Duval, Mylène Camus, Emma Lefrançais, Stéphane Roga, Cécile Dedieu, Nathalie Ortega, Elisabeth Bellard, Emilie Mirey, Emmanuelle Mouton-Barbosa, Odile Burlet-Schiltz, Anne Gonzalez-de-Peredo, Corinne Cayrol, Jean-Philippe Girard; TL1A is an epithelial alarmin that cooperates with IL-33 for initiation of allergic airway inflammation. J Exp Med 3 June 2024; 221 (6): e20231236. doi: https://doi.org/10.1084/jem.20231236

  • Les principaux facteurs de risque de démence: pouvons nous agir?

    Les principaux facteurs de risque de démence: pouvons nous agir?

    Selon une équipe de chercheurs en neurosciences cliniques de l’Université d’Oxford, il existe plus de 161 facteurs de risque de démence que l’on pourrait classer en 15 catégories. Les facteurs les plus directs sont le diabète, la pollution de l’air et l’alcool.

    On estime que plus de 55 millions de personnes souffrent d’une forme de démence dans le monde. Or, de plus en plus d’études tendent à démontrer que la démence n’est pas directement liée à l’hérédité ou à la génétique, mais davantage à l’âge. Partant de ce constat, des chercheurs du département de neurosciences cliniques de l’Université d’Oxford ont déterminé 161 facteurs de risque de démence en s’appuyant sur les données de 40 000 Britanniques.

    Ils ont classé ces facteurs de risque en 15 grandes catégories : tension artérielle, cholestérol, diabète, poids, consommation d’alcool, tabagisme, humeur dépressive, inflammation, pollution, audition, sommeil, socialisation, alimentation, activité physique et éducation. Les scientifiques ont ensuite évalué la dégénérescence produite par chacun de ces facteurs et leurs résultats sont très intéressants : selon eux, les trois facteurs les plus directs sont le diabète, la pollution de l’air et l’alcool.

    Selon eux, ces trois facteurs sont les plus déterminants dans la survenue de la schizophrénie, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, entre autres.

    Peut-on agir pour limiter ces facteurs de risque?

    Mais alors comment réduire l’influence de ces trois facteurs sur notre vie ? Concernant l’alcool, Santé Publique France recommande de ne pas consommer plus de 10 verres « standard » par semaine et pas plus de deux verres par jour, mais aussi d’avoir, chaque semaine, des jours « sans consommation ».

    Le diabète de type II est-il évitable? L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) préconise d’adopter une alimentation saine, de pratiquer une activité physique régulière, d’avoir un poids normal et d’éviter la consommation de tabac.

    Enfin, même si nous avons malheureusement peu de prise sur la pollution de l’air, il existe des moyens pour limiter son exposition. Voici quelques conseils utiles de l’institut AirParif : aérer sa maison régulièrement pour renouveler l’air; ne pas fumer en intérieur; limiter l’utilisation des désodorisants d’intérieurs, d’encens et de bougies; éviter de faire des mélanges avec ses produits ménagers; privilégier la mobilité en plein air comme le vélo et la marche à pied à vélo, rouler sur les voies dédiées et s’éloigner, même de quelques mètres, des véhicules ; et éviter le chauffage au bois avec une cheminée ouverte. En cas de pic de pollution, il est, en outre, conseillé de porter un masque en extérieur.

    Source : Manuello, J., Min, J., McCarthy, P. et al. The effects of genetic and modifiable risk factors on brain regions vulnerable to ageing and disease. Nat Commun 15, 2576 (2024). https://doi.org/10.1038/s41467-024-46344-2

  • Maladies pulmonaires et maladies cardiaques, des liens étroits mis au jour

    Maladies pulmonaires et maladies cardiaques, des liens étroits mis au jour

    Une récente étude scientifique, parue en mars 2024, met au jour un lien étroit entre maladies pulmonaires et maladies cardiaques. Les scientifiques derrière cette découverte proposent surtout un traitement destiné aux personnes atteintes d’une maladie pulmonaire pour éviter qu’elles ne souffrent par la suite d’une maladie cardiaque.

    Selon une nouvelle étude publiée dans le Orphanet Journal of Rare Diseases, les patients atteints d’une maladie pulmonaire sont plus susceptibles de développer une maladie cardiaque, et ce, indépendamment de tout facteur de risque. Les chercheurs de l’université de Birmingham expliquent en effet que ce lien est indépendant « des facteurs conventionnels tels que l’âge et le tabagisme » notamment.

    D’après eux, une enzyme pourrait davantage expliquer cette relation entre maladie pulmonaire et maladie cardiaque, l’enzyme protéinase 3. Cette protéine pourrait être responsable de la dégradation des fibres qui soutiennent les grosses artères, mais aussi les poumons. Les scientifiques conseillent dès lors de réfléchir à la prescription d’inhibiteurs de la protéinase 3 chez les personnes souffrant de maladie pulmonaire pour éviter qu’elle soit suivie d’une maladie cardiaque.

    « Un double effet »

    « Le rôle de la protéinase 3 agit comme un lien puissant entre les maladies pulmonaires et cardiaques. Cette enzyme attaque les fibres d’élastine présentes dans les poumons et les principales artères. Ce qui laisse penser que l’inhibition de son action pourrait avoir un double effet, ralentir à la fois les maladies pulmonaires et cardiovasculaires », assure ainsi Louise Crowley, chercheuse clinique et doctorante à l’Université de Birmingham.

    D’autres études devront encore être menées, mais cela s’annonce déjà très prometteur.

    Source : Sapey, E., Crowley, LE, Edgar, RG et al. Maladies cardiovasculaires dans le déficit en alpha 1 antitrypsine : une étude observationnelle évaluant le rôle de l’activité protéinase des neutrophiles et l’adéquation des outils de dépistage validés. Orphanet J Rare Dis 19 , 130 (2024). https://doi.org/10.1186/s13023-024-03124-x

  • Le viagra pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 50%

    Le viagra pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 50%

    Le résultat peut sembler surprenant, mais il est toutefois très prometteur. Alors que la maladie d’Alzheimer touche environ 3 % des plus de 65 ans et 20 % des plus de 80 ans, les recherches se multiplient pour développer un traitement efficace contre cette maladie neurodégénérative, mais surtout prévenir le risque de démence.

    C’est dans ce sens qu’une équipe de chercheurs de l’University College de Londres (UCL) a réalisé une étude clinique en partie sur le viagra. Et selon les résultats de cette expérimentation, publiés dans la prestigieuse revue Neurology (1), les hommes à qui on a prescrit des médicaments contre la dysfonction érectile étaient 18 % moins susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer.

    Une utilisation plus régulière, un impact plus important

    Les chercheurs précisent, en outre, que la baisse du risque était plus forte chez les hommes ayant reçu le plus grand nombre d’ordonnances. Ce qui suggère qu’une utilisation plus régulière du médicament pourrait avoir un impact plus important sur le risque de maladie d’Alzheimer.

    Dans le détail, l’étude a porté sur 269 725 hommes – dont l’âge moyen était de 58 ans – chez lesquels une dysfonction érectile a été diagnostiquée et qui n’avaient aucun problème de mémoire ou de réflexion au début de l’étude, qui a duré 5 ans. Et 55 % d’entre eux ont reçu du sildénafil (vendu sous le nom de Viagra), du tadalafil (Cialis), du vardénafil ou de l’avanafil.

    Et chez les femmes ?

    Une autre étude, réalisée par la New Cleveland Clinic (2) et parue en janvier 2024, va encore plus loin. Après avoir recoupé de très nombreuses données, leurs scientifiques estiment que le sildénafil (plus connu sous le nom de Viagra) pourrait réduire de 30 à 54 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

    Pour l’auteure principale de la première étude, la Dr Ruth Brauer, ces données sont importantes, car elles vont pouvoir aider dans la recherche d’un traitement pour « prévenir ou retarder le développement de la maladie d’Alzheimer ». Elle précise toutefois que « des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats, en savoir plus sur les avantages potentiels et les mécanismes de ces médicaments et examiner le dosage optimal ».

    La Dr Ruth Brauer assure, en outre, qu’il est également essentiel de tester ces médicaments chez les femmes pour voir si les effets en termes de prévention de la maladie d’Alzheimer sont les mêmes.

    Sources :
    (1) Adesuyan M, Jani YH, Alsugeir D, Howard R, Ju C, Wei L, Brauer R. Phosphodiesterase Type 5 Inhibitors in Men With Erectile Dysfunction and the Risk of Alzheimer Disease: A Cohort Study. Neurology. 2024 Feb 27;102(4):e209131. doi: 10.1212/WNL.0000000000209131. Epub 2024 Feb 7. PMID: 38324745.

    + Erectile dysfunction drugs linked to reduced Alzheimer’s risk, 8 February 2024, University College of London (UCL)

    (2) Gohel D, Zhang P, Gupta AK, Li Y, Chiang CW, Li L, Hou Y, Pieper AA, Cummings J, Cheng F. Sildenafil as a Candidate Drug for Alzheimer’s Disease: Real-World Patient Data Observation and Mechanistic Observations from Patient-Induced Pluripotent Stem Cell-Derived Neurons. J Alzheimers Dis. 2024;98(2):643-657. doi: 10.3233/JAD-231391. PMID: 38427489.

  • Comment Novo Nordisk, le fabricant de l’Ozempic, veut révolutionner la lutte contre l’obésité

    Comment Novo Nordisk, le fabricant de l’Ozempic, veut révolutionner la lutte contre l’obésité

    Confronté à l’usage détourné de l’un de ses traitements contre l’obésité, l’Ozempic, le laboratoire danois Novo Nordisk a réagi en commercialisant un médicament spécialement destiné à lutter contre l’obésité. Une formule injectable désormais largement plébiscitée.

    Novo Nordisk n’est pas passé pas loin du scandale sanitaire, mais a réussi à rebondir. En 2017, le laboratoire pharmaceutique danois a mis sur le marché américain un nouveau traitement contre le diabète de type 2, l’Ozempic. Un médicament qui a ensuite été autorisé en France en 2019. Rapidement, les utilisateurs se sont aperçus que ce traitement avait tendance à couper la faim et ainsi à favoriser la perte de poids et ce médicament été prescrit ou utilisé en dehors de son champ initial, pour des envies de perte de poids pas nécessairement urgentes d’un point de vue médical … (Ceci rappellera à certains « l’affaire du Mediator »

    De nombreuses stars américaines, à commencer par Elon Musk, en ont alors fait la promotion quand d’autres ont été accusés (à tort ou à raison) d’y avoir eu recours après une soudaine perte de poids. C’est le cas notamment des sœurs Kardashian, de Robbie Williams, de Boy George ou encore, plus récemment, d’Oprah Winfrey. Dans le même temps, l’emballement pour ce « remède miracle pour maigrir » a gagné les réseaux sociaux et en particulier TikTok, faisant le tour du monde.

    Un risque de pénurie 

    Conséquence : en mai 2023, la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) française a tiré la sonnette d’alarme après avoir constaté « une recrudescence de fausses ordonnances » visant à se faire délivrer ce médicament réservé aux diabétiques. Une plainte qui avait poussé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à placer l’Ozempic sous surveillance. On estimait alors déjà que presque 2 200 personnes non-diabétiques avaient eu recours à ce traitement.

    Et partout dans le monde, les mêmes craintes ont commencé à grandir : que l’Ozempic aient des effets indésirables insoupçonnés sur les personnes non-diabétiques (chez qui aucun essai clinique n’avait été réalisé) et surtout, que l’emballement pour ce traitement provoque une pénurie pour les malades. 

    Un traitement contre l’obésité

    Novo Nordisk ne s’est toutefois pas laissé déborder et a tout de suite cherché à contre-attaquer en mettant au point un traitement spécialement dirigé contre l’obésité, le Wegovy. Commercialisé aux États-Unis depuis 2021, il peinait néanmoins à décoller en raison de son coût exorbitant. 

    Un frein qui ne devrait pas tarder à sauter. En effet, au début du mois de mars, les autorités sanitaires américaines ont validé l’utilisation du Wegovy pour réduire le risque de crise cardiaque ou d’AVC chez les personnes obèses ou en surpoids atteintes de maladies cardiovasculaires, ouvrant la voie à un possible remboursement par les assurances santé. 

    En France, ce traitement a fait l’objet d’une autorisation temporaire de mise sur le marché entre le 21 juillet 2022 et le 27 septembre 2023 dans le cadre d’une étude pharmaco-épidémiologique. Un test qui s’est révélé concluant, selon un compte-rendu publié le 19 mars, et qui laissait entendre que ce traitement pourrait être disponible en France dès la fin de l’année 2024.

    Une nouvelle étude prometteuse 

    Et le géant norvégien ne compte pas s’arrêter là. Au début du mois de mars, Novo Nordisk a annoncé travailler à un nouveau traitement contre l’obésité, qui, selon les premiers résultats, serait « deux fois plus efficace » que le Wegovy. Durant leur premier essai clinique, qui reposait sur 16 volontaires, la perte de poids moyenne sur trois mois était de 13 % (contre 6 % pour le traitement actuel). 

    Une étude qui a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par la science, mais aussi par la bourse puisque les actions de Novo Nordisk ont grimpé de 8 % dès l’annonce de ces résultats. Car il existe un réel marché pour ces comprimés. Et pour cause, l’obésité est un problème sanitaire mondial, à l’origine de maladie chronique complexe, facteur de risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, de certains cancers… Combattre l’obésité est donc le combat de tous.

    Stimuler la sécrétion d’insuline

    À noter que le nouveau traitement développé par Novo Nordisk se distingue de l’Ozempic et du Wegovy par sa forme de prescription – il ne s’agit pas d’un produit injectable, mais d’une pilule – et par son principe actif. Le laboratoire a développé une molécule, appelée amycrétine, capable d’imiter l’hormone intestinale qui stimule la sécrétion d’insuline et procure une sensation de satiété, la GLP-1.

    Ce traitement pourrait être commercialisé dès 2025 aux États-Unis, mais d’autres études sont encore nécessaires. Pour l’heure, les principales craintes face à ces traitements « miracles » sont qu’ils pourraient être associés à une augmentation des risques de maladies gastro-intestinales et surtout, qu’il existe un risque qu’une partie importante du poids perdu sous traitement revienne une fois l’arrêt des comprimés.

  • Un traitement contre la « maladie du foie gras » (NASH) enfin autorisé aux États-Unis

    Un traitement contre la « maladie du foie gras » (NASH) enfin autorisé aux États-Unis

    L’autorité de santé américaine, la FDA, a autorisé la commercialisation du Rezdiffra, du laboratoire Madrigal Pharmaceuticals. Un médicament destiné aux personnes souffrant d’une maladie de NASH et présentant des cicatrices hépatiques et qui serait capable de réduire l’accumulation de graisses hépatiques. Une nouvelle encourageante.

    Depuis plusieurs années, la hausse du nombre de personnes obèses et/ou diabétique entraîne une augmentation du nombre de cas de stéato-hépatite non alcoolique, aussi appelée maladie de NASH ou maladie du « foie gras ». Aux États-Unis, on estime déjà que 5 % de la population en souffre et qu’elle est à la deuxième cause de greffe de foie.

    Car cette pathologie, qui se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie, peut s’aggraver et se transformer en fibrose, puis en cirrhose et causer insuffisance hépatique et/ou cancer du foie. Malheureusement, il n’existait jusqu’à présent aucun traitement à cette maladie.

    Un premier traitement autorisé

    Mais les choses sont en train de changer et un premier traitement a été autorisé aux États-Unis au début de ce mois de mars 2024. La Food and drug administration (FDA), l’autorité de santé américaine, a autorisé la commercialisation du Rezdiffra du laboratoire Madrigal Pharmaceuticals, comme l’a rapporté le journal « Les Échos » (1).

    « L’approbation de Rezdiffra annoncée aujourd’hui offrira, pour la première fois, une option de traitement à ces patients, en plus des régimes alimentaires et de l’exercice », s’est réjoui le Dr Nikolay Nikolov, dans le communiqué de la FDA (2).

    Un traitement à prendre au quotidien

    Le Rezdiffra se présente sous la forme d’un comprimé à prendre au quotidien dont le principe actif est le resmetirom – soit un activateur d’un récepteur d’hormone thyroïdienne capable de « réduire l’accumulation de graisse hépatique ».

    Et selon les premiers résultats de leur étude clinique (qui se déroule sur plusieurs années et est toujours en cours), environ la moitié des quelque 875 participants souffrant de la maladie de NASH et d’une fibrose à un stade « relativement avancé » traités par remsetirom ont observé :

    • Soit une résolution de leur stéato-hépatite ;
    • Soit une amélioration de leur fibrose.

    Surtout, 28 % des patients ayant pris le resmetirom 100 mg ont obtenu une résolution de leur Nash sans que cela aggrave leur fibrose, contre seulement 8 % pour le groupe placebo. Un chiffre très encourageant, qui a donc poussé la FDA à rendre ce traitement disponible dès le mois d’avril pour les patients des États-Unis.

    Sources :
    (1) « La maladie du foie gras a enfin un traitement », Les Échos, 15 mars 2024
    (2) « FDA Approves First Treatment for Patients with Liver Scarring Due to Fatty Liver Disease », FDA News Release, March 14, 2024

  • Bientôt un test pour détecter 18 cancers dès le stade précoce ? Un laboratoire américain veut y croire

    Bientôt un test pour détecter 18 cancers dès le stade précoce ? Un laboratoire américain veut y croire

    Un laboratoire pharmaceutique américain, Novelna, a mis au point un test sanguin qui permet de détecter 18 formes de cancer à leur stade le plus précoce, et ce, grâce à un simple prélèvement de plasma. Et les données de sa première étude clinique sont très prometteuses.

    Ce test pourrait « changer la donne ». C’est en tout cas ce qu’espère le laboratoire Novelna, qui travaille au développement d’un test de dépistage capable d’identifier pas moins de 18 cancers à un stade précoce et qui serait « moins cher et moins invasif » que les tests existants. Tout en étant « plus efficace ».

    Dans une étude publiée dans la revue scientifique BMJ Oncology, les chercheurs de Novelna ont expliqué que ce nouveau test était basé sur une analyse des protéines sanguines. Les experts expliquent qu’en examinant les protéines du plasma sanguin, ils avaient pu différencier les échantillons cancéreux des échantillons normaux, et même distinguer les différents types de cancer présents « avec une grande précision ».

    Surtout, les chercheurs assurent que ce test couvre « tous les principaux organes humains » à l’origine de ces cancers, et qu’il les dépiste « au stade le plus précoce de leur développement ».

    Bientôt un test systématique ?

    Si ce test voyait le jour, il pourrait dès lors « changer la donne » en termes de médecine, selon les scientifiques de Novelna. Et pour cause, le cancer est responsable d’un décès sur six dans le monde, mais une détection précoce peut améliorer considérablement les chances de guérison et de survie. Or, aujourd’hui, il n’existe peu de tests capables de détecter la maladie de façon précoce et les tests existants sont généralement invasifs.

    « Les directives de dépistage pourraient changer afin d’inclure ce test plasmatique et en faire un élément standard des contrôles de routine », s’enthousiasme déjà le laboratoire. Des études plus approfondies sont toutefois nécessaires avant d’atteindre cet objectif.

    D’autres recherches dans ce sens

    En attendant, d’autres recherches se poursuivent pour tenter de détecter les différents cancers, et ce, le plus tôt possible. Une étude publiée début mars 2024 dans le New England Journal of Medicine vantait notamment un nouveau test permettant de détecter le cancer du côlon à un stade précoce.

    Développé par le laboratoire californien Guardant Health, ce test se présente sous forme d’une simple prise de sang (oubliez la coloscopie et l’analyse de selles), puis d’une analyse ADN et affiche un taux de réussite de 87 % (pour 10 % de faux positifs).

    Seul problème : il n’est pas efficace pour détecter les polypes précancéreux. Des recherches doivent donc encore être menées.

    Sources :
    (1) Budnik B, Amirkhani H, Forouzanfar MH, et al. Novel proteomics-based plasma test for early detection of multiple cancers in the general populationBMJ Oncology 2024;3:e000073. doi: 10.1136/bmjonc-2023-000073
    (2) Daniel C. Chung, M.D. et al. A Cell-free DNA Blood-Based Test for Colorectal Cancer Screening, March 14, 2024, N Engl J Med 2024; 390:973-983, DOI: 10.1056/NEJMoa2304714.

  • Traitement de l’AVC : un médicament français suscite de grands espoirs

    Traitement de l’AVC : un médicament français suscite de grands espoirs

    Développé par une société française, un nouveau médicament contre les AVC permet de réduire de moitié la mortalité des accidents vasculaires cérébraux, selon une récente étude scientifique prometteuse.

    Une véritable source d’espoir. Troisième cause de mortalité en France (40 000 morts par an), l’Accident Vasculaire Cérébral touche chaque année près de 140 000 personnes, causant de lourds handicaps chez les survivants. La recherche se porte donc, depuis de longues années, non seulement sur la prévention de ces attaques, mais aussi sur la mise au point d’un traitement d’urgence. Et en ce début d’année 2024, une équipe de scientifiques français a annoncé des résultats plus que prometteurs dans ce domaine.

    Dans un article scientifique paru dans la prestigieuse revue The Lancet Neurology (1), les experts de la société française Acticor Biotech ont publié les résultats d’une étude randomisée effectuée dans six pays européens sur plus de 160 patients victimes d’un AVC. Pour 60 d’entre eux, ils ont proposé, en supplément de la thrombolyse, le traitement habituellement utilisé en cas d’attaque, du Glenzocimab.

    Le Glenzocimab étant un fragment d’anticorps supposé capable de fluidifier le sang et donc d’empêcher la formation de caillot, et ce, sans provoquer d’hémorragie, comme l’a expliqué le professeur Mikaël Mazighi, chef du service neurologie de l’hôpital Lariboisière, sur France Inter.

    Une baisse de mortalité de 50 %

    Et leurs résultats sont encourageants : non seulement le Glenzocimab est « bien toléré », mais les décès « toutes causes confondues » étaient plus faibles chez les patients ayant reçu ce médicament. Le professeur Mikaël Mazighi parle d’une réduction de 50 % : « Les patients ne recevant pas le médicament avaient une mortalité de 19 % et les patients recevant le médicament avaient une mortalité réduite à 8 % », précise-t-il.

    Les scientifiques appellent donc à poursuivre les recherches sur le Glenzocimab. D’autant que, d’après une autre étude publiée dans The Lancet Neurology (2), si aucune mesure n’est prise, le nombre de décès annuels par AVC pourrait doubler pour atteindre près de 10 millions de morts à travers le monde d’ici à 2050. Il est donc urgent d’agir pour prévenir les AVC, mais aussi apprendre à les guérir.

    Sources :
    (1) Safety and efficacy of platelet glycoprotein VI inhibition in acute ischaemic stroke (ACTIMIS): a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 1b/2a trial, The Lancet Neurology, Febuary 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S1474-4422(23)00427-1
    (2) Pragmatic solutions to reduce the global burden of stroke: a World Stroke Organization–Lancet Neurology Commission, The Lancet Neurology, October 2023

  • Comment les aliments ultra-transformés nuisent à notre santé

    Comment les aliments ultra-transformés nuisent à notre santé

    Plats préparés, nuggets, cordons bleus, barre de céréales… Pour obtenir la texture, la saveur ou encore la durée de conservation souhaitée de ces « aliments ultra-transformés », les industriels utilisent plusieurs procédés de transformation, ainsi que de nombreux additifs. Pourtant, les études scientifiques se multiplient pour montrer leur danger pour la santé.

    Les aliments ultra-transformés (UPF) sont des préparations industrielles prêtes à consommer ou prêtes à réchauffer, réalisées en grande partie ou entièrement avec des substances extraites d’aliments, souvent chimiquement modifiées, avec des additifs, et avec une faible proportion d’aliments entiers.

    Or, selon l’Institut national de la consommation (INC), les aliments ultra-transformés concernent 80 % de l’offre actuelle en supermarché, y compris dans les rayons diététique, bio et végétarien.

    Leur surreprésentation et leur surconsommation ont, de fait, poussé les scientifiques à multiplier les études scientifiques pour comprendre comment ces aliments agissent sur notre santé. Et tous sont unanimes pour dire que les aliments ultra-transformés sont nuisibles à notre santé, et ce, à différents niveaux.

    Des effets à longs termes

    Une étude italienne publiée par la revue « Advances in nutrition » en décembre 2023 (1) a notamment démontré que la consommation d’aliments ultra-transformés a des effets à long terme sur la santé cardiométabolique. Les scientifiques expliquent ainsi que les UPF augmentant le risque d’obésité, de diabète de type 2, de dyslipidémie et de maladies cardiovasculaires. Et ces chercheurs remettent principalement en cause la composition nutritionnelle des aliments (trop riches en sel et en sucres), ainsi que les processus et additifs utilisés pour leur fabrication.

    Avant cette étude, d’autres scientifiques avaient déjà associé la consommation d’aliments ultra-transformés à un sur-risque de cancer, de maladies métaboliques, ainsi que de symptômes de dépression récurrents. Une équipe de l’Inserm (2) expliquait alors que « ces produits favorisent le stress oxydatif et l’inflammation et modifient le microbiote intestinal ou encore l’expression du génome ». D’où leurs effets destructeurs sur la santé.

    Il est dès lors fortement recommandé de limiter sa consommation d’aliments ultra-transformés et en particulier de ceux étant classé « D ou E » sur l’échelle nutri-score. A contrario, il est important de privilégier le « fait maison » à partir d’aliments bruts ou peu transformés. Et pour vous aider dans les rayons, pensez à utiliser des applications telles que Siga, qui permet de connaître le niveau de transformation d’un aliment.

    Sources :
    (1) « Ultra-Processed Foods and Human Health: A Systematic Review and
    Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies », Advances in nutrition, Dec. 2023, DOI : https://doi.org/10.1016/j.advnut.2023.09.009
    (2) H Arshad et al. Association between ultra-processed foods and recurrence of depressive symptoms : the Whitehall II cohort study. Nutr Neurosci, 29 mars 2023 ; doi : 10.1080/1028415X.2022.2157927

  • Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, faire du sport durant l’enfance est primordial

    Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, faire du sport durant l’enfance est primordial

    Selon une étude de l’Université finlandaise de Jyväskylä publiée en décembre 2023, une faible forme cardiorespiratoire à l’adolescence est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et métaboliques à l’âge adulte. D’où l’importance de faire du sport quand on est encore enfant.

    Durant 45 ans, une équipe de chercheurs de l’Université de Jyväskylä a étudié la pratique sportive des adolescents et l’impact que celle-ci pouvait avoir sur la santé cardiovasculaire. Et leur constat est sans appel : une faible forme cardiorespiratoire à l’adolescence est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte.

    Dans le détail, le fait de ne pas être relativement sportif à l’adolescent, soit d’avoir une faible condition cardiorespiratoire, était associé à davantage de cas de diabète et d’hypertension à l’âge adulte. Ainsi qu’à un tour de taille plus important passé 55 ans. Ce qui a entraîné une prédominance de maladies coronariennes, et ce, plus particulièrement chez les sujets de sexe féminin.

    Pourtant, l’étude pointe le fait que les jeunes sont de plus en plus sédentaires et pratiquent moins de sport que leurs aînés. Un constat inquiétant qui pousse les scientifiques à exhorter les parents à pousser leurs enfants vers des activités sportives, et ce, dès le plus jeune âge, pour qu’ils y prennent goût et profitent de tous ses bienfaits.

    De très nombreux autres bienfaits

    Car pratiqué dès le plus jeune âge, le sport permet un bon développement musculaire et favorise l’acquisition de l’équilibre, de la coordination des gestes et de la précision (2). Sa pratique aide l’enfant à prendre conscience de son corps et de la perception de celui-ci dans l’espace, de dépenser son trop-plein d’énergie, de se sociabiliser avec les autres, d’évacuer son stress et de s’imprégner des valeurs véhiculées par le sport. Ce sont autant de bénéfices qui s’ajoutent aux bienfaits à long terme pour la santé.

    Mais attention, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre! Si vous n’avez pas fait de sport pendant l’enfance et l’adolescence, il est simplement temps de lutter pour votre système cardiovasculaire à l’âge adulte!

    Sources :
    (1) Laakso PTT, Ortega FB, Huotari P, Tolvanen AJ, Kujala UM, Jaakkola TT. The association of adolescent fitness with cardiometabolic diseases in late adulthood: A 45-year longitudinal study. Scand J Med Sci Sports. 2023 Oct 31. doi: 10.1111/sms.14529. Epub ahead of print. PMID: 37905700.  
    (2) La pratique du sport chez l’enfant, Vidal